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Revenues dans le vert, les compagnies aériennes inquiètes de la hausse des coûts
information fournie par Boursorama avec AFP 31/05/2024 à 08:49

( AFP / CHARLY TRIBALLEAU )

( AFP / CHARLY TRIBALLEAU )

Avions pleins, tarifs élevés et bénéfices sans précédent: après le Covid-19, tout va mieux en apparence pour les compagnies aériennes, qui subissent pourtant une explosion de leurs coûts face aux pénuries de pièces et de main-d'oeuvre.

Le transport aérien mondial a prévu de battre cette année son record de passagers, mais en attendant, les dirigeants des compagnies, réunis de dimanche à mardi à Dubaï (Emirats arabes unis) par leur principale association internationale, l'Iata, se battent pour assurer leurs programmes de vols dans un contexte tendu.

Après la reprise spectaculaire post-pandémie, pour les transporteurs "aujourd'hui la question est de savoir comment réussir la saison d'été avec une demande assez forte, mais des avions pas toujours au rendez-vous", résume à l'AFP Jérôme Bouchard, partenaire du cabinet de consultants Oliver Wyman.

En cause: les retards dans les livraisons d'appareils, un sujet aigu chez Boeing, mais concernant également Airbus ; des problèmes de qualité sur certains moteurs; et une chaîne d'approvisionnement toujours grippée, qui affecte la disponibilité des pièces et nourrit la hausse des coûts.

Cela n'empêche pas de nombreux transporteurs d'être rentables comme jamais. Emirates, emblématique du développement économique de Dubaï ces dernières décennies, a raflé 5,1 milliards de dollars de bénéfice en 2023-2024, pas très loin des 7,8 milliards cumulés engrangés par les compagnies basées aux Etats-Unis.

Mais des voyants se sont mis à clignoter, comme des promotions consenties par certaines compagnies pour l'été, signe d'un besoin de relancer les ventes.

Air France-KLM, qui avait encaissé 934 millions d'euros l'année dernière, a perdu 522 millions au premier trimestre 2024, s'imposant un plan d'économies comme le groupe Lufthansa qui s'est enfoncé dans le rouge pendant la même période (-734 millions d'euros).

"De nombreux coûts augmentent de façon importante" pour l'aérien, en particulier en Europe, constate Nina Lind, partenaire chez McKinsey à Munich (Allemagne), évoquant "de nouveaux accords salariaux" et "une pénurie générale d'ouvriers qualifiés".

- Enjeu climatique -

Mme Lind estime toutefois qu'en général, l'année 2024 "sera très bonne d'un point de vue financier pour les compagnies", comme 2023, car leurs clients consentent à acquitter des prix toujours élevés, même si ceux-ci se sont repliés depuis le pic de 2022.

Nuance de Pascal Fabre, spécialiste du secteur aérien chez AlixPartners: selon lui, entre 2019 et 2023 les tarifs des vols intérieurs aux Etats-Unis "ont augmenté de 9%. Sur l'intra-européen, de 12%, et sur le transatlantique de 14%. Mais globalement, c'est plus faible que l'inflation" même si les passagers ne le ressentent pas ainsi.

L'Iata, qui rassemble 320 compagnies aériennes réalisant 83% du trafic mondial, doit publier lundi de nouvelles statistiques et projections financières pour le secteur, à l'occasion de son assemblée générale annuelle.

En décembre, elle avait dit attendre un "record historique" de passagers cette année, soit 4,7 milliards, mieux que les 4,54 de 2019, avant la crise sanitaire qui avait provoqué une évaporation de près des deux tiers de la fréquentation. Le chiffre d'affaires mondial du transport aérien frôle désormais 1.000 milliards de dollars par an.

Les rendez-vous de l'Iata sont aussi l'occasion de débats sur un secteur à la fois mondialisé et tributaire de circonstances locales: les conflits qui affectent la demande de voyages et les plans de vol, les problèmes de production et de qualité de Boeing, l'irruption de l'intelligence artificielle ou la lutte contre le changement climatique.

Le transport aérien émet moins de 3% du CO2 mondial, mais est montré du doigt car seule une petite minorité l'emprunte. Et ses effets sur le réchauffement sont vraisemblablement supérieurs car il produit aussi des oxydes d'azote et des traînées de condensation.

L'Iata s'est engagée en 2021 à parvenir à "zéro émission nette" à l'horizon 2050, comptant principalement sur des carburants d'origine non fossile dont les filières de production se mettent lentement en place.

Plusieurs événements récents sont venus rappeler les conséquences du bouleversement climatique pour l'aérien: les pistes des aéroports de Dubaï et Porto Alegre au Brésil ont été inondées après des pluies exceptionnelles.

Et des turbulences en plein vol - amenées à être plus fréquentes à cause du réchauffement selon des études scientifiques - ont touché en l'espace d'une semaine deux gros porteurs, faisant un mort et une centaine de blessés au total.

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2 commentaires

  • 31 mai 09:16

    Il est temps de créer des quotas ( "miles") personnalisés pour limiter le traffic aérien contingent.


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