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Rifaat al Assad, oncle de Bachar, a fui Beyrouth pour Dubaï, selon des responsables libanais
information fournie par Reuters 27/12/2024 à 18:21

par Laila Bassam et Tom Perry

Rifaat al Assad, oncle du président syrien déchu Bachar al Assad et poursuivi pour crimes de guerre en Suisse en raison de la répression sanglante d'un soulèvement islamiste à Hama en 1982, a quitté Beyrouth pour Dubaï ces derniers jours, ont déclaré vendredi deux responsables de la sécurité libanaise.

D'après ces responsables, de "nombreux membres" de la famille Assad se sont rendus à Dubaï depuis Beyrouth tandis que d'autres sont restés au Liban après avoir fui la Syrie à la suite du renversement de Bachar al Assad le 8 décembre par une coalition de rebelles emmenés par des combattants islamistes.

Les autorités libanaises n'ont pas reçu de la part d'Interpol les notices d'arrestation les concernant, notamment pour Rifaat al Assad, ont dit ces responsables.

Le ministère des Affaires étrangères des Emirats arabes unis n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire transmise par courriel. Les responsables libanais ont dit ne pas savoir si Rifaat al Assad et les autres membres de la famille du président déchu partis aux Emirats entendaient rester à Dubaï ou se rendre vers une autre destination.

Octogénaire, Rifaat al Assad est un frère d'Hafez al Assad, défunt père de Bachar et président de la Syrie de 1971 à sa mort en 2000. Il dirigeait les forces d'élite du régime qui ont écrasé en 1982 une révolte des Frères musulmans à Hama, faisant plus de 10.000 morts. En 2022, le Réseau syrien pour les droits de l'homme, une organisation indépendante, a avancé un bilan de 30.000 à 40.000 civils tués lors de la répression de la révolte à Hama.

Le parquet fédéral suisse a ordonné cette année le renvoi en procès de Rifaat al Assad pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en raison de meurtres et actes de torture commis à Hama, au nom du principe de la juridiction universelle pour de tels crimes. Rifaat al Assad rejette ces accusations.

Les autorités suisses ont évoqué ce mois-ci l'abandon de cet éventuel procès en raison de son état de santé.

CONDAMNÉ POUR BIENS MAL ACQUIS EN FRANCE

L'intervention violente de 1982 à Hama est souvent présentée comme un modèle suivi ultérieurement par Bachar al Assad pour réprimer la rébellion née du soulèvement de 2011 qui finira par le renverser le 8 décembre dernier. Lorsque les rebelles se sont emparés de Hama le 6 décembre, leur chef Ahmed al Charaa y a fait allusion en déclarant qu'ils allaient "panser cette blessure qui a persisté en Syrie depuis 40 ans".

Rifaat al Assad a aidé son frère Hafez à conquérir le pouvoir via un coup d'Etat en 1970. Il en a ensuite été le vice-président jusqu'à une tentative ratée de l'évincer du pouvoir dans les années 1980, qui conduira à son exil.

Il a vécu en Suisse, en Espagne et en France, où il a été condamné en 2020 pour biens mal acquis via le détournement de l'équivalent de plusieurs millions d'euros de fonds publics en Syrie, où il est retourné en 2021.

D'après les responsables libanais, la femme et la fille de son fils Duraid ont été arrêtées vendredi à l'aéroport de Beyrouth pour avoir tenté d'embarquer à l'aide de passeports périmés et falsifiés.

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a déclaré ce mois-ci que Boussaïna Chaabane, conseillère de Bachar al Assad, avait fui Beyrouth après être entrée légalement au Liban. Dans une interview à Al Arabiya, Bassam Maoulaoui a déclaré que d'autres ex-responsables syriens étaient en revanche entrés illégalement au Liban et recherchés.

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a déclaré lundi que le Liban appliquerait une notice d'Interpol concernant Jamil Hassan, ancien responsable des services de renseignement syriens accusé de crimes de guerre par les Etats-Unis.

(Rédigé par Tom Perry, avec Yousef Saba à Dubaï, version française Bertrand Boucey, édité par Sophie Louet)

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