
Vladimir Poutine à Ashgabat, au Turkmenistan, le 11 octobre 2024. ( POOL / ALEXANDER SHCHERBAK )
Le Fonds monétaire international (FMI) a révisé mardi à la hausse ses prévisions de croissance pour la Russie en 2024, anticipant désormais une hausse du PIB de 3,6%, mieux que les 3,2% prévus jusque-là, sur fond de résilience de l'économie tirée par l'explosion des commandes militaires.
Moscou a injecté des milliards de dollars dans sa campagne militaire en Ukraine, des dépenses qui ont aidé l'économie nationale à absorber le choc des sanctions occidentales, dont le président russe Vladimir Poutine répète fièrement qu'elles ont "échoué".
Le pays a par ailleurs réussi à réduire sa dépendance envers ses importantes rentrées budgétaires liées aux hydrocarbures, un moyen de se protéger contre d'éventuelles restrictions supplémentaires ou de nouveaux chocs externes sur les marchés mondiaux.
Le FMI a toutefois abaissé ses prévisions de croissance pour 2025 (attendue à 1,3% contre 1,5% auparavant), sur fond de problèmes structurels persistants.
La Banque centrale russe (BCR) n'a cessé d'ailleurs d'alerter contre "la surchauffe" de l'économie.
Car sa restructuration au pas de charge s'est accompagnée d'une inflation élevée (8,6% en septembre) et d'une dépendance accrue envers les investissements fédéraux, largement tirés par l'explosion des commandes militaires.
Pour contenir la hausse des prix, les observateurs s'attendent d'ailleurs à ce que la BCR relève vendredi son taux directeur, déjà à 19%, lors d'une réunion sur le sujet.
Mais cette stratégie de lutte acharnée contre la hausse des prix pourrait à moyen terme être mise à mal car le gouvernement a déjà prévu une hausse de 30% de ses dépenses militaires en 2025 (environ 130 milliards d'euros au total), ce qui pourrait alimenter davantage la spirale inflationniste.
La Russie fait également toujours face à de graves pénuries de main d'oeuvre, conséquence directe du départ sur le front ou à l'étranger de centaines de milliers d'hommes.
Fait rare, Vladimir Poutine a d'ailleurs reconnu début octobre que le chômage à 2,4% était "un facteur limitant (de) la croissance".
Le FMI a par ailleurs revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l'Ukraine en 2024 (3% contre 3,2% en avril), et anticipe désormais une hausse de seulement 2,5% du PIB l'an prochain (contre 6,5% avant).
L'Ukraine dépend fortement du soutien financier de ses alliés occidentaux et d'organisations internationales telles que le FMI pour maintenir à flot son économie, laminée par le conflit.
Kiev a prévu de dépenser plus de 60% de son budget 2025 pour la défense et la sécurité.
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