( AFP / PAUL FAITH )
La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a publié lundi un bénéfice net de 1,4 milliard d'euros au deuxième trimestre de son exercice décalé, en baisse de 6% par rapport à la même période de l'exercice précédent, plombé par des billets moins chers qu'attendu.
Le "résultat final" de l'exercice en cours "dépendra de l'absence de développements défavorables" sur les deux trimestres restant, par exemple le risque lié aux conflits en Ukraine et au Moyen-Orient ou de nouveaux retards de livraison de Boeing, a souligné le PDG de la compagnie low-cost, Michael O'Leary, cité dans un communiqué.
Ces retards de livraison de l'avionneur américain avaient pesé sur le résultat et le trafic de la compagnie irlandaise l'an dernier.
"Bien que nous continuions à travailler avec les dirigeants de Boeing pour accélérer les livraisons d'avions, (...) le risque de nouveaux retards de livraison reste élevé", prévient le PDG, qui juge dès lors "raisonnable de modérer" son objectif de croissance du trafic "pour l'exercice 2026 à 210 millions de passagers, contre 215 millions auparavant".
Cette réduction pousse la compagnie à redéployer sa capacité de transport dans des pays à la fiscalité plus accommodante pour le transport aérien, au détriment de la France, de l'Allemagne ou du Royaume-Uni, a indiqué le dirigeant lors d'une conférence d'investisseurs en ligne lundi.
"Nous réduisons la capacité en France", a-t-il notamment indiqué, sans détailler, un pays où l'industrie aéronautique est vent debout contre la mise en place de nouvelles taxes sur le secteur dans le cadre du Projet de loi de finances 2025.
Même chose en Allemagne, où le gouvernement augmente "non seulement les taxes sur l'aviation, mais aussi les redevances de contrôle aérien et les frais liés à la sécurité", ou encore au Royaume-Uni, où le budget présenté la semaine dernière prévoit une augmentation d'une contribution sur le secteur.
"Nous allons redéployer" cette capacité "dans des pays qui suppriment les taxes, comme la Hongrie et la Suède", a-t-il ajouté, citant aussi l'Italie où certaines régions ont supprimé une taxe locale pesant sur les compagnies aériennes.
Les tarifs des billets, qui avaient baissé de 15% au premier trimestre, affectant déjà les résultats, ont reculé de 7% au deuxième (de juillet à fin septembre). Le trafic passager a lui augmenté de 9%.
"Les réservations à venir suggèrent que la demande au troisième trimestre est forte et que la baisse des prix semble s'atténuer", a commenté M. O'Leary dans le communiqué.
Mais "nous restons prudents quant aux perspectives de tarifs moyens" pour ce trimestre, "et nous nous attendons à ce qu'ils soient légèrement inférieurs à ceux" de la même période de l'exercice précédent, a-t-il ajouté.
Affirmant n'avoir "pratiquement aucune visibilité sur le quatrième trimestre", le PDG a relevé que ce trimestre n'inclura pas la période de Pâques, comme l'an passé, ce qui rendra la comparaison "difficile".
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