Semi-conducteurs: le bénéfice du chinois Smic fond sous l'effet des sanctions américaines

information fournie par Boursorama avec AFP •08/08/2024 à 14:07

Le fabricant chinois de puces électroniques Smic a annoncé jeudi une forte baisse de ses bénéfices au deuxième trimestre par rapport à l'année précédente, sur fond de guerre des prix et de rivalité technologique Pékin-Washington.

( AFP / HECTOR RETAMAL )

Son bénéfice net a reculé de 59,1% au deuxième trimestre à 164,6 millions de dollars.

Le chiffre d'affaires de Semiconductor Manufacturing International Corporation a bondi à 1,90 milliard de dollars, en hausse de 21,8% sur un an, et par rapport au premier trimestre où il avait atteint 1,75 milliard de dollars.

SMIC s'attend à ce que la croissance de son chiffre d'affaires se poursuive au troisième trimestre, avec une hausse de 13 à 15% par rapport au deuxième trimestre.

Ces dernières années, les Etats-Unis ont mis sur liste noire des entreprises chinoises pour les couper des chaînes d'approvisionnement en technologies américaines et a renforcé vers la Chine les restrictions à l'exportation des semi-conducteurs.

Smic, coté en Bourse et dont le siège est à Shanghai, est visé depuis 2020 par ces mesures.

La Chine, qui cherche à devenir autonome dans la conception de semi-conducteurs, estime que ces restrictions visent à maintenir la suprématie des Etats-Unis dans ce domaine.

Les semi-conducteurs, indispensables à nombre de produits de l'économie moderne, sont présents des téléviseurs aux voitures en passant par les armes, les téléphones ou l'intelligence artificielle.

Ces composants ultra-performants font l'objet d'une âpre rivalité entre la Chine et les Etats-Unis pour leur miniaturisation et l'approvisionnement d'un secteur devenu hautement stratégique.

Le géant asiatique, qui manque cruellement de semi-conducteurs de pointe, reste très dépendant de l'approvisionnement étranger et le pays a dépensé ces dernières années des dizaines de milliards d'euros pour tenter de rattraper son retard.

Malgré des avancées notables, les performances techniques des firmes chinoises restent encore bien inférieures à celles du taïwanais TSMC, qui produit plus de la moitié des puces dans le monde.

Selon des experts, Smic est toutefois parvenu à produire une puce de 7 nanomètres, qui constituerait une prouesse pour l'industrie chinoise. Smic n'a jamais confirmé ou démenti ces affirmations. Les plus petites puces en production dans le monde sont actuellement de 3 nanomètres.