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Soins essentiels remboursés à 100% et mutuelles reléguées aux soins supplémentaires : Que Choisir relance le débat sur la "Grande Sécu"
information fournie par Boursorama avec Media Services 28/01/2025 à 12:25

Le modèle français de sécurité sociale "pénalise avant tout les populations les plus fragiles, retraités, étudiants et foyers précaires", dénonce l'association.

( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

"Un modèle obsolète qui aggrave les fractures sociales" : l'association de consommateurs UFC Que Choisir a dénoncé, mardi 28 janvier dans une étude, le modèle de santé français alliant Assurance maladie et complémentaires santé. À l'inverse, elle se prononce pour une "Grande Sécu", capable de "prendre en charge à 100% les soins essentiels" et reléguant les complémentaires santé aux "soins supplémentaires et non essentiels".

Le modèle français qui rembourse les soins par l'Assurance maladie et par les complémentaires "est à bout de souffle" , avec des "inégalités criantes qui pénalisent avant tout les populations les plus fragiles, retraités, étudiants et foyers précaires" estime l'association dans un communiqué de presse. "Aujourd'hui, 4% de la population, soit 2,6 millions de personnes n'ont pas de complémentaires santé. Ce modèle obsolète aggrave les fractures sociales", ajoute-t-elle.

Les complémentaires santé affichent une hausse tarifaire de 6% en moyenne en 2025 , mais ce chiffre "ne dit rien des variations en fonction de l'âge" et des "fortes disparités" d'un consommateur à l'autre, avec des pics "allant jusqu'à 30% pour certains foyers selon nos relevés" , estime l'association.

"Pire, les complémentaires santé génèrent des frais de gestion élevés, entre 10 et 27% (NDLR des cotisations reçues), selon leurs propres chiffres, qui pourrait être évités", ajoute-t-elle.

Hausse de la CSG ?

Dans la proposition de "Grande Sécu" défendue par l'UFC Que Choisir, les soins "supplémentaires et non essentiels" qui resteraient du ressort des complémentaires santé seraient ceux "relevant du confort ( médecine esthétique ), ou faisant défaut d'une preuve scientifique solide de la valeur thérapeutique ( homéopathie, médecines alternatives, cures thermales , etc.)".

Les actuelles cotisations aux complémentaire santé seraient remplacées par des hausses de taux de CSG ou d'imposition, contribuant à un système "plus redistributif et plus solidaire entre générations".

L'idée d'une grande Sécu avait un temps semblé séduire l'exécutif sous Emmanuel Macron, et notamment le ministre de la Santé Olivier Véran. En novembre 2022, le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) avait détaillé, à la demande du ministre, un scénario de passage à une telle organisation.

Mais le gouvernement n'avait pas poursuivi ses réflexions sur le sujet, refroidi notamment par la facture salée de cette réforme qui aurait gonflé de près de 20 milliards les dépenses de la Sécu , selon les estimations de l'époque.

Les complémentaires santé font valoir de leur côté que leurs hausses de cotisation s'expliquent avant tout par la hausse générale des dépenses de santé.

Elles soulignent aussi que leur part dans le financement des dépenses de santé est restée globalement stable ces dernières années (12,4% en 2023).

10 commentaires

  • 28 janvier 14:04

    Il y a longtemps qu' au lieu de payer des mutuelles , les gouvernements auraient du instituer une sécu 100% de prise en charge , ce qui est déjà le cas pour de nombreuses longues maladies , en augmentant la CSG par exemple .
    et peut être en mettant aussi des plafonds de prix aux soins prescrits.


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