L'économie suisse s'est maintenue sur sa lancée au premier trimestre, avec une croissance comme au trimestre précédent de 0,3% grâce à la consommation et aux services qui ont permis de compenser un repli de la pharmacie.

( AFP / FABRICE COFFRINI )
Le ministère de l'économie avait déjà publié mi-mai une première estimation pour les trois premiers mois de 2024, évaluant la progression du produit intérieur brut (PIB) à 0,2% mais l'a légèrement rehaussée jeudi, à 0,3% par rapport au trimestre précédent, indique-il dans un communiqué.
Au dernier trimestre 2023, le pays alpin avait déjà enregistré un taux de croissance similaire.
La consommation des ménages, en "croissance soutenue", et les services, dont l'hôtellerie et la restauration, ont tiré l'activité vers le haut. "On observe par contre une stagnation dans le secteur industriel", précise le ministère de l'économie.
L'industrie chimique et pharmaceutique, un des piliers de l'économie helvétique, a subi une baisse de 0,9%, s'inscrivant dans la lignée du "léger repli observé ces derniers trimestres", détaille-t-il. Le secteur de la construction a en revanche connu "un léger mieux", en hausse de 0,3%.
Au premier trimestre, la consommation privée a connu une "progression robuste" de 0,4%, quantifie le ministère de l'économie.
Les services ont également soutenu l'économie suisse, avec une progression néanmoins contrastée selon les pans d'activités. Le secteur de l'hôtellerie et de la restauration a affiché une hausse de 1,3% tandis que le secteur de la santé et du social a progressé de 0,8%.
Les services financiers ont, eux, fléchi de 0,2% et le secteur des transports et communication a stagné sous l'effet d'une évolution "modérée" du transport de marchandises en raison de "la faible dynamique de l'industrie", note le ministère de l'économie.
Les dépenses de l'État ont également donné une légère impulsion à la croissance, progressant de 0,2%.
- Baromètre en baisse en mai -
La semaine passée, l'organisation patronale Swissmem - qui représente les fabricants de machines, équipements électriques, métaux et instruments de précision - avait indiqué que les commandes dans ce secteur avaient fléchi de 2,3% au premier trimestre.
Le secteur pâtit notamment des taux d'intérêts qui ont freiné les investissements au détriment de ce secteur qui dépend fortement de la demande à l'étranger.
Cette organisation patronale avait néanmoins dit entrevoir des signes laissant espérer que le creux de la vague sera bientôt atteint.
Dans un communiqué séparé, l'administration fédérale de la douane a fait état jeudi d'un rebond des exportations en avril, en hausse de 9,1% par rapport au mois de mars, grâce à la pharmacie mais aussi aux machines et équipements électroniques ainsi qu'à l'horlogerie.
Mais le baromètre du KOF, qui permet de jauger la tendance à court terme pour le PIB de la Suisse, a refroidi les perspectives. Également publié jeudi, ce baromètre a perdu 1,6 point en mai pour s'établir à 100,3 points après un rebond en avril, a annoncé le centre de recherches conjoncturelles de l’École polytechnique fédérale de Zurich qui le calcule tous les mois.
Ce baromètre s'est donc maintenu juste au-dessus de la barre des 100 points qui marque le seuil de croissance pour l'économie helvétique.
Dans un communiqué, cet institut zurichois évoque "une dynamique atténuée" de l'économie suisse, avec un ralentissement "perceptible presque partout" dans l'industrie en mai. Les indicateurs pour la consommation privée et de la construction aident cependant à amortir ce recul, selon ses calculs.
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