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Syrie: La France défend une action légitime, "objectif atteint"
information fournie par Reuters 14/04/2018 à 12:28

SYRIE: LA FRANCE DÉFEND UNE ACTION LÉGITIME, "OBJECTIF ATTEINT"

SYRIE: LA FRANCE DÉFEND UNE ACTION LÉGITIME, "OBJECTIF ATTEINT"

par Marine Pennetier et Jean-Baptiste Vey

PARIS (Reuters) - Les frappes menées dans la nuit de vendredi à samedi par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni contre l'arsenal chimique syrien, sept jours après une attaque chimique imputée au régime de Bachar al Assad, sont "légitimes" et ont atteint leur objectif, a déclaré samedi Jean-Yves Le Drian.

"L'escalade chimique en Syrie n'est pas acceptable parce que le régime syrien avait pris l'engagement de démanteler intégralement son arsenal chimique", a dit le ministre français des Affaires étrangères lors d'une déclaration à l'Elysée, après l'action coordonnée des trois pays.

"En septembre 2013, le Conseil de sécurité avait décidé par sa résolution 2118 que la Syrie devrait se tenir à cet engagement sous peine d'encourir des mesures relevant du chapitre VII de la charte des Nations unies", qui prévoit un "recours à des mesures militaires".

Le régime de Bachar al Assad "savait à quoi il s'exposait en employant une nouvelle fois ces armes odieuses contre son peuple, en choisissant délibérément de défier le droit international", a-t-il ajouté en référence à l'attaque chimique du 7 avril dans la Ghouta attribuée au régime syrien.

"L'action qui a été conduite par nos forces armées (...) est légitime, elle vise à mettre un terme à une atteinte grave au droit, elle est circonscrite à des objectifs précis : la destruction des capacités chimiques du régime syrien afin de l'empêcher de commettre de nouveaux carnages chimiques", a poursuivi le ministre des Affaires étrangères.

PAS DE NOUVELLES FRAPPES ENVISAGÉES

Quelques heures plus tard, alors que tous les avions français étaient revenus de leur mission, Jean-Yves Le Drian a précisé sur BFM TV que de nouvelles frappes n'étaient pas envisagées à ce stade par l'armée française.

"Le but de cette opération, c'était de détruire les outils chimiques clandestins du régime de Bachar al Assad et, à cet égard, l'objectif a été atteint", a-t-il expliqué.

"Il faut que Bachar al Assad en tienne compte, ses alliés aussi", a-t-il ajouté. "Si d'aventure elle (la ligne rouge-NDLR) était refranchie, il y aurait une autre intervention mais je pense que la leçon sera comprise."

Le ministère des Armées a souligné qu'il allait désormais évaluer précisément l'impact des frappes.

"Nous avons dégradé significativement la capacité du régime syrien de développer et produire des armes chimiques mais nous ne savons pas si cette capacité a été entièrement détruite", a-t-on déclaré.

Douze missiles de croisière ont été tirés par l'armée française contre deux sites, a expliqué le ministère.

Cinq frégates - trois frégates multimissions FREMM, une frégate anti-aérienne et une frégate anti-sous-marine - et un pétrolier ravitailleur ont été engagés, une FREMM tirant trois missiles, ainsi que cinq Rafale, quatre Mirage 2000-5, deux Awacs et des ravitailleurs, les Rafale tirant neuf missiles.

"Rien ne nous laisse penser qu'ils puissent avoir été interceptés", a déclaré le porte-parole de l'état major des armées à des journalistes, contrairement à ce qu'affirme Moscou.

Le ministère a précisé que la France n'avait pas participé aux tirs sur le centre de recherche situé près de Damas mais frappé deux autre sites dans la région de Homs, visés lors de l'opération lancée avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni : un site de stockage et un site de production.

MACRON DANS LE BUNKER DE L'ELYSÉE

La ministre des Armées, Florence Parly, a dit lors d'une conférence de presse aux côtés de Jean-Yves Le Drian que l'opération avait été menée "à 03h00 du matin heure de Paris", avec "un raid aérien parti en début de nuit depuis plusieurs bases aériennes en France".

"Ces différents moyens ont tiré de manière parfaitement coordonnée des missiles de croisière sur les objectifs prévus."

L'opération a été suivie depuis le poste de commandement "Jupiter", situé dans le bunker du palais de l'Elysée, en liaison avec l'état-major des armées. Autour de la table, Emmanuel Macron et dix membres de sa garde rapprochée, dont son équipe diplomatique et son chef d'état-major particulier l'amiral Bernard Rogel, étaient présents.

"Nous ne cherchons pas la confrontation et nous refusons toute logique d’escalade militaire", a souligné Florence Parly. "C’est la raison pour laquelle, avec nos alliés, nous avons veillé à ce que les Russes soient prévenus en amont."

LA RUSSIE POINTÉE DU DOIGT DANS UN RAPPORT

Jean-Yves Le Drian a expliqué que le déplacement d'Emmanuel Macron en Russie fin mai n'était pas remis en cause.

Pourtant, un rapport français basé sur des sources ouvertes et des renseignements déclassifiés publié samedi pointe du doigt les responsabilités de la Russie dans l'attaque chimique du 7 avril attribuée "sans doute possible" au régime de Damas.

"Il n'existe pas d’autre scénario plausible que celui d’une action des forces armées syriennes dans le cadre d’une offensive globale dans l’enclave de la Ghouta orientale", peut-on lire.

L'utilisation de telles munitions "permet de déloger des combattants ennemis abrités dans des habitations afin d’engager le combat urbain dans les conditions les plus avantageuses pour le régime", note le document.

Or la Russie, alliée indéfectible de la Syrie, "a indéniablement apporté un soutien militaire actif aux opérations de reconquête de la Ghouta orientale", peut-on y lire.

"Elle a par ailleurs constamment apporté une couverture politique au régime syrien sur l’emploi de l’arme chimique, que ce soit au Conseil de sécurité de l'Onu ou à l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), en dépit des conclusions contraires du JIM" - mécanisme conjoint d'enquête ONU-OIAC.

L'extrême gauche et l'extrême droite ont été les seules samedi matin à condamner l'intervention française.

"C'est une aventure de revanche nord-américaine, une escalade irresponsable, a déclaré sur Twitter Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, selon lequel la France est intervenue "sans preuve, sans mandat de l'Onu et contre elle, sans accord européen et sans vote du Parlement français".

Pour la présidente du Front national, Marine Le Pen, "ces frappes contre la Syrie nous engagent dans une voie aux conséquences imprévisibles et potentiellement dramatiques".

(Avec Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)

5 commentaires

  • 14 avril 13:47

    ah ah bonjour l Europe pas d aide et de décision d action ou plutôt un non de l Allemagne et une collaboration des anglais qui sorte de cette Europe méd iocre se qui veut pas dire que je suis pour les frappes juste un constat


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