La France a regretté mercredi les conditions du procès de personnalités éminentes de l'opposition tunisienne, jugées pour des accusations de complot contre la sûreté de l'Etat et condamnées la semaine dernière par un tribunal tunisien à de lourdes peines de prison.
Ces déclarations interviennent alors que le gouvernement du président tunisien Kaïs Saïed est de plus en plus critiqué pour sa répression de l'opposition.
L'opposition tunisienne dénonce des accusations montées de toutes pièces et dit y voir une illustration de la dérive autoritaire de Kaïs Saïed depuis qu'il a dissous le Parlement en 2021.
Le chef de l'Etat a ensuite commencé à gouverner par décret, avant de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature - l'organisme chargé de nommer les juges.
"Nous avons pris connaissance avec préoccupation des lourdes condamnations prononcées en première instance à l'encontre de nombreuses personnes accusées de 'complot contre la sûreté de l'Etat', dont plusieurs ressortissants français", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères lors d'un point presse.
"Nous regrettons que les conditions d'un procès équitable n'aient pas été respectées."
Quarante personnes, dont des responsables politiques, des hommes d'affaires et des journalistes, étaient jugées dans le cadre de ce procès qui a débuté le mois dernier. Plus de 20 d'entre elles ont fui à l'étranger.
Des peines de prison allant de 13 à 66 ans ont été prononcées par le tribunal.
(Tarek Amara; version française Camille Raynaud)
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