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UE-Von der Leyen propose de durcir la politique migratoire au cours de son nouveau mandat
information fournie par Reuters 15/10/2024 à 19:40

par Jan Strupczewski

La Commission européenne proposera au cours de son nouveau mandat des mesures visant à durcir la position de l'UE en matière d'immigration, sur fond de pressions croissantes de la part des Vingt-Sept, pour qui les arrivées irrégulières sont devenues un problème politique et de sécurité.

La présidente de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen, a promis dans une lettre adressée aux gouvernements des pays membres que la Commission européenne avait l'intention d'aborder dix questions au cours de son prochain mandat afin d'aider les pays membres à relever les défis de l'immigration.

"Au cours du prochain mandat, la Commission continuera à veiller à ce que nous soyons justes et fermes sur la question de l'immigration, en abordant ce que nous considérons tous comme un défi européen", a-t-elle écrit.

Le nouveau mandat de la Commission devrait débuter le 1er décembre.

L'immigration sera également un point clé de l'ordre du jour de la réunion du Conseil européen, prévue jeudi et vendredi, au cours de laquelle les dirigeants de l'UE discuteront de la mise en oeuvre de la politique d'immigration et d'asile du bloc.

Bien que les entrées irrégulières dans l'UE en 2023 ont représenté moins d'un tiers du million d'entrées enregistré au plus fort de la crise en 2015, l'immigration reste un sujet très sensible qui pèse lourdement sur les élections dans la plupart des pays européens et qui renforce les partis d'extrême droite dans des pays tels que la France, l'Allemagne et les Pays-Bas.

L'Allemagne a instauré en septembre des contrôles à l'ensemble de ses frontières terrestres dans le cadre d'un renforcement de la lutte contre l'immigration illégale, alors que le gouvernement du chancelier Olaf Sholz voit le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) gagner du terrain avant les élections fédérales de septembre 2025.

La France, le Danemark, la Suède, l'Autriche, l'Italie et la Slovénie ont également introduit des contrôles aux frontières.

En Pologne, où des élections présidentielles doivent se tenir en mai 2025, le Premier ministre Donald Tusk a déclaré samedi dernier envisager de suspendre temporairement le droit d'asile dans le pays, afin de freiner l'immigration clandestine en provenance de la Biélorussie.

Face au nombre croissant de migrants entrant illégalement en Finlande par la frontière avec la Russie, le gouvernement de Helsinki a également suspendu les droits d'asile en juillet dernier.

NOUVELLE LÉGISLATION SUR LES RETOURS

L'UE a adopté en mai un nouveau "pacte sur les migrations et l'asile", un ensemble de textes législatifs visant à mieux contrôler l'arrivée des migrants dans l'UE et à établir un mécanisme de solidarité entre les États membres pour leur accueil, mais sa mise en oeuvre complète n'est pas attendue avant la mi-2026.

Dans sa lettre aux dirigeants européens, Ursula von der Leyen propose d'accélérer la mise en oeuvre de ce pacte afin d'aider les gouvernements à mieux gérer leur accueil et les procédures de traitement des demandes d'asile, ainsi que de combler les lacunes entre les processus d'asile et de retour, a-t-elle déclaré.

Elle envisage également de conclure davantage d'accords avec les pays d'origine ou de transit des migrants, à l'instar des accords déjà existants avec la Turquie, la Tunisie et la Libye, dont les gouvernements reçoivent des fonds européens pour lutter contre les traversées illégales et le trafic de migrants.

Ursula von der Leyen a cité notamment l'Égypte, le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie, le Sénégal et le Mali parmi les pays avec lesquels l'UE devrait travailler.

Dans un revirement par rapport à ses positions passées, elle a déclaré que les migrants n'ayant pas le droit de rester dans l'UE pourraient être envoyés dans des "centres de retour" dans des pays tiers, avec lesquels l'UE conclura des accords.

"Nous devrions (...) explorer les possibilités de développer des centres de retour en dehors de l'UE, en particulier dans la perspective d'une nouvelle proposition législative sur les retours", écrit-elle dans sa lettre.

Elle a cité comme modèle l'accord entre l'Italie et l'Albanie, en vertu duquel Rome peut envoyer jusqu'à 36.000 migrants par an dans deux camps du pays des Balkans pendant le traitement de leurs demandes d'asile. Le premier bateau italien transportant des migrants vers l'Albanie a pris la mer lundi.

La politique de l'UE en matière de retour sera également revue afin de garantir que les migrants expulsés d'un pays du bloc ne s'installent pas dans un autre pays de l'UE pour éviter l'expulsion.

Des règles plus strictes s'appliqueront également aux personnes présentant un risque pour la sécurité, a dit von der Leyen.

(Reportage Jan Strupczewski, version française Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)

3 commentaires

  • 16 octobre 05:52

    UVDL sent le vent tourner


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