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Ukraine et Russie s'accusent de ne pas avoir respecté de trêve pour Pâques
information fournie par Reuters 21/04/2025 à 03:17

par Guy Faulconbridge et Pavel Polityuk

L'Ukraine et la Russie se sont réciproquement accusées d'avoir mené des milliers d'attaques en violation de la trêve pour Pâques déclarée unilatéralement par le président russe Vladimir Poutine, dans un contexte d'efforts réclamés par les Etats-Unis auprès des deux camps pour avancer vers une fin du conflit.

Moscou a laissé entendre que la pause d'une journée annoncée par Vladimir Poutine ne serait pas reconduite, tandis que Kyiv a répété sa volonté d'instaurer une trêve de 30 jours.

"Il n'y a pas eu d'autres ordres", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, à propos d'une potentielle extension de la trêve devant prendre fin dimanche à 21h00 GMT, selon des propos rapportés par l'agence de presse officielle TASS.

Dans la nuit de dimanche à lundi, l'aviation ukrainienne a émis des alertes pour des régions situées dans l'Est et le Sud-Est du pays, prévenant d'attaques de missiles et aux drones.

Volodimir Zelensky a déclaré en parallèle que l'armée ukrainienne a recensé près de 3.000 violations par la Russie de la trêve que celle-ci avait elle-même annoncé. Le président ukrainien a ajouté avoir donné pour instruction à son armée de répondre symétriquement aux actions des forces russes.

"Nous répondrons au silence par le silence. Nos frappes nous protégerons contre les frappes russes", a-t-il écrit sur la messagerie Telegram, rapportant que les bombardements et opérations militaires de Moscou ont eu majoritairement lieu près de la ville de Pokrovsk, dans l'Est ukrainien, l'une des principales zones de combat.

Estimant que l'absence de sirènes d'alerte dimanche laissait entrevoir un "format de trêve qui a été atteint", Volodimir Zelensky a proposé que Moscou s'abstienne pour au moins 30 jours de toute attaque de missile ou au drone contre des cibles ukrainiennes civiles.

Si la Russie n'accepte pas, a ajouté le dirigeant ukrainien, ce sera la preuve qu'elle entend continuer de détruire des vies humaines et poursuivre la guerre, entrée en février dans sa quatrième année.

TRUMP SE MONTRE ENCORE OPTIMISTE

A Moscou, le ministère russe de la Défense a reproché à Kyiv d'avoir enfreint la trêve à plus de 1.000 reprises, endommageant des infrastructures et tuant des civils.

Il a dit avoir décompté notamment plus de 900 attaques ukrainiennes aux drones, dont en péninsule de Crimée annexée et dans des régions russes frontalières de l'Ukraine - Bryansk, Koursk et Belgorod.

L'incapacité apparente des deux camps à respecter une trêve pour Pâques met en exergue la difficulté de parvenir à un cessez-le-feu.

Le président américain Donald Trump, qui a répété par le passé qu'il serait en mesure de mettre fin au conflit en seulement vingt-quatre heures, a toutefois adopté un ton optimiste, faisant part dimanche de son espoir que Kyiv et Moscou concluent un accord de paix "cette semaine".

Washington avait annoncé le mois dernier avoir obtenu des deux pays un accord de trêve en mer Noire et pour les sites énergétiques, mais la Russie et l'Ukraine se sont d'emblée accusées réciproquement de ne pas la respecter.

Donald Trump, qui a opéré depuis son retour au pouvoir en janvier dernier un rapprochement avec Moscou et ordonné des pourparlers distincts avec les deux camps, a prévenu vendredi que les Etats-Unis se détourneraient de la question s'ils ne constataient pas sous peu des signes de progrès sur le terrain.

Le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, a formulé la même menace. "Nous devons déterminer très rapidement, c'est-à-dire sous quelques jours, si un accord est réalisable dans les prochaines semaines", a-t-il dit au cours de sa visite à Paris en fin de semaine dernière.

A l'issue de discussions bilatérales organisées le mois dernier en Arabie saoudite, Kyiv a dit accepter un projet de trêve de 30 jours présenté par Washington, dont Moscou a réclamé qu'il soit remanié.

(Pavel Polityuk à Kyiv, Guy Faulconbridge et Vladimir Soldatkin à Moscou, Lydia Kelly à Melbourne, avec Anatolii Stepanov dans la région de Donetsk; version française Jean Terzian)

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