Le sommet de l'OSCE à Malte a été le théâtre de passes d'armes tendues entre les alliés occidentaux et le chef de la diplomatie russe.
Sergei Lavrov, à Malte, le 5 décembre 2024 ( POOL / ALBERTO PIZZOLI )
En visite dans un pays de l'Union européenne pour la première fois depuis l'invasion de la Russie en Ukraine en 2022, Sergey Lavrov a accusé l'Occident, lors d'une réunion de l'OSCE à Malte, d'avoir orchestré une "nouvelle guerre froide", jugeant que celle-ci menace désormais de devenir "chaude", selon des propos rapportés par l'agence d'Etat Ria Novosti.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken lui a répondu, l'accusant de propager un "tsunami de désinformation" et rendant Moscou responsable de l'escalade en Ukraine. Cette affrontement par micros interposés intervient au coeur d'un contexte tendu et de soupçons d'attaques hybrides sur plusieurs pays à la lisière Est de l'Europe.
Le "projet impérial" de Poutine
En Géorgie, le pouvoir pro-russe accusé de dérive autocratique a juré d'anéantir l'opposition pro-UE, la taxant de "libéralo-fascisme", multiplisant les arrestations. En Roumanie, les soupçons de désinformation pèsent sur le candidat Calin Georgescu, arrivé en tête du premier tour de la présidentielle à la surprise générale, après une campagne "massive" sur le réseau Tiktok, des influenceurs instrumentalisés et des cyberattaques étatiques. Quant à l'Ukraine, le secrétaire d'Etat Anthony Blinken a pourfendu les "mensonges" du Kremlin.
"Je regrette que notre collègue, M. Lavrov, ait quitté la salle, ne nous faisant pas la courtoisie de nous écouter comme nous l'avons écouté. Et bien sûr, notre collègue russe est très doué pour noyer les auditeurs sous un tsunami de désinformation", a déclaré M. Blinken en s'adressant à une réunion ministérielle de l'OSCE à Malte. "Ne lui permettons pas, ni à quiconque, de nous tromper. Il ne s'agit pas et il n'a jamais été question de la sécurité de la Russie", a ajouté M. Blinken, qui n'a pas prévu de rencontrer son homologue russe. "Il s'agit du projet impérial de M. Poutine de rayer l'Ukraine de la carte", a-t-il estimé.
Carte des zones contrôlées par les forces ukrainiennes et russes en Ukraine au 4 décembre 2024 à 18h30 GMT ( AFP / Valentin RAKOVSKY )
"L'un de nos collègues a parlé d'escalade. Il a parfaitement raison. Parlons de l'escalade. Parlons de l'entrée de la Corée du Nord" aux côtés de Moscou dans l'attaque contre l'Ukraine, a poursuivi M. Blinken.
Dans sa prise de parole, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie avait lui affirmé que son pays était un "ennemi unificateur" "afin de remettre l'Otan sur le devant de la scène politique". "La solution a été une réincarnation de la guerre froide, sauf que maintenant le risque est bien plus grand de passer à une phase chaude", a accusé Sergueï Lavrov devant les représentants des 57 Etats participants à l'OSCE, en majorité des pays dénoncé l'invasion russe de l'Ukraine.
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