Le PDG d'UniCredit Andrea Orcel a assuré mercredi ne pas briguer de siège au sein du conseil de surveillance de l'allemande Commerzbank, dont la deuxième banque italienne est devenue en l'espace de quelques jours le premier investisseur privé.

( AFP / DANIEL ROLAND )
"Je pense qu'il n'est pas approprié que nous ayons un siège au conseil de surveillance, car nous sommes aussi un concurrent", a déclaré M. Orcel lors d'une conférence organisée par Bank of America à Londres.
UniCredit avait pris de court les marchés et le gouvernement allemand ces derniers jours en annonçant d'abord l'acquisition de 9% de sa rivale Commerzbank, puis sa montée à 21% du capital.
"Nous avons investi 3,5 milliards d'euros dans Commerzbank et nous veillerons donc à ce que tout se passe bien", a fait valoir M. Orcel.
"Pour nous, Commerzbank est actuellement un investissement, rien d'autre. Il n'y a pas d'offre", a-t-il relevé.
"Nous sommes en effet un actionnaire important, un actionnaire stratégique, mais il s'agit d'un investissement", a-t-il souligné.
"En tant qu'investisseur, nous nous attendons à recevoir les mêmes informations que tous les autres investisseurs", a poursuivi le PDG d'UniCredit.
Cet "investissement" a relancé les spéculations sur une reprise totale de Commerzbank, un scénario qui se heurte cependant à une forte résistance du gouvernement allemand, des syndicats et des dirigeants de la banque.
Interrogé sur des contacts préalables avec le gouvernement allemand, M. Orcel a assuré avoir "discuté, à plusieurs reprises, avec de nombreuses parties prenantes de Commerzbank".
"Nous sommes tout à fait disposés à rouvrir ce dialogue et à avoir un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes", a-t-il affirmé.
- Résistance de Berlin -
Malgré la résistance de Berlin, UniCredit était montée lundi à près de 21% du capital de Commerzbank après avoir acquis une part supplémentaire de 11,5%.
UniCredit a acquis cette part par le biais d'instruments financiers qui pourront être actionnés une fois les autorisations reçues par la Banque centrale européenne (BCE).
Auparavant, elle avait acheté une part de 4,49% dans le cadre d'une procédure accélérée pour le compte de l'État allemand, qui a ainsi réduit sa participation dans Commerzbank de 16,5% à 12%. Une autre part de 4,5% a été acquise cet été sur les marchés.
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est vivement opposé lundi à une prise de contrôle de Commerzbank par UniCredit, en dénonçant des "attaques hostiles" et "prises de contrôle forcées" qui "ne sont pas bonnes pour les banques".
"En Europe, il y a le marché libre", il y a des "règles européennes", et "il me semble qu'UniCredit les a respectées", lui a répliqué le vice-Premier ministre italien Antonio Tajani.
"La manière dont UniCredit a procédé nous a surpris, a soulevé des questions et n'a pas renforcé notre confiance" envers la banque italienne, a déclaré mercredi le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, devant la chambre basse du Parlement.
Le gouvernement allemand a été vivement critiqué pour son manque de vigilance, après la vente à UniCredit de 4,49% des actions de Commerzbank détenues par l'État.
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