USA 2024-Les choix de Trump pour les postes clés de l'administration

information fournie par Reuters •21/11/2024 à 19:56

(Actualisé avec retrait de Gaetz pour le poste d'Attorney General)

Donald Trump, qui effectuera son retour à la Maison blanche le 20 janvier après sa victoire à l'élection présidentielle du 5 novembre, apporte les dernières touches à la composition de sa future administration, composée en grande partie de fidèles partisans qui appliqueront sans rechigner ses politiques.

SUSIE WILES, qui a dirigé avec Chris LaCivita la campagne victorieuse de 2024, a été nommée SECRÉTAIRE GÉNÉRALE de la Maison blanche. Elle est jugée capable par ses partisans d'imposer une certaine discipline à ce poste qui a connu de nombreux titulaires lors du premier mandat de Donald Trump.

La porte-parole en chef de l'équipe de transition du président élu, KAROLINE LEAVITT, a pour sa part été promue PORTE-PAROLE DE LA MAISON-BLANCHE.

Âgée de 27 ans, celle qui était attachée de presse adjointe pendant le premier mandat de Donald Trump, va devenir la plus jeune porte-parole de l'histoire de la Maison-Blanche. Elle s'est attiré les faveurs du président-élu en le défendant ardemment lors d'interviews télévisées, ont dit des conseillers de Donald Trump.

MARCO RUBIO a été choisi par Donald Trump pour occuper le poste de SECRÉTAIRE D'ETAT. Impliqué de longue date dans les affaires internationales au Sénat, notamment pour ce qui concerne l'Amérique latine, le sénateur républicain de Floride faisait auparavant partie des candidats envisagés par Donald Trump comme colistier pour l'élection présidentielle.

Rival de Donald Trump lors des primaires du Parti républicain en 2016, Marco Rubio a depuis lors rapproché ses positions de celles de Donald Trump en matière de politique étrangère.

Robert O'Brien, qui fut le quatrième et ultime conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche lors du premier mandat de Donald Trump, faisait partie des noms évoqués pour le poste de chef de la diplomatie, de même que Richard Grenell, ambassadeur des Etats-Unis à Berlin entre 2017 et 2021.

MIKE WALTZ, ancien "béret vert" de l'armée et ex-colonel de la Garde républicaine, devrait selon des sources devenir le CONSEILLER À LA SÉCURITÉ NATIONALE de la Maison blanche, un poste influent pour lequel aucune confirmation par le Sénat n'est nécessaire.

Le représentant de Floride s'est imposé comme l'un des principaux partisans d'une ligne dure à l'égard de la Chine à la chambre basse du Congrès et a par ailleurs salué les positions de Donald Trump en matière de politique étrangère.

Son nom avait été évoqué pour le poste de secrétaire à la Défense, de même que celui de Mike Pompeo, mais Donald Trump a annoncé que celui qui fut son secrétaire d'Etat lors de son premier mandat ne ferait pas partie de sa nouvelle administration. Pompeo s'est affiché en défenseur de l'Ukraine, ce qui tranche avec la position de la plupart des proches du président-élu.

Des sources au fait de la décision de Donald Trump ont rapporté que ce dernier avait décidé de nommer KRISTI NOEM comme secrétaire à la SÉCURITÉ INTÉRIEURE. La gouverneure du Dakota du Sud, réélue à ce poste lors des élections de mi-mandat au Congrès en 2022 ("midterms"), est une loyaliste de Trump disposant d'une expérience limitée sur les questions de sécurité nationale.

Pour diriger ce département aux missions tentaculaires - sécurité frontalière, lutte anti-terroriste, sécurité informatique... - avaient également circulé les noms de Chad Wolf, qui a occupé ce rôle en tant qu'intérimaire pendant 14 mois lors du premier mandat de Donald Trump, et de Mark Green, décrit comme un fidèle de Trump à la solide expérience parlementaire.

Kristi Noem sera épaulée notamment par TOM HOMAN, ancien directeur intérimaire de l'agence fédérale de l'Immigration et des Douanes (ICE), auquel Donald Trump va confier un rôle de "tsar" des frontières américaines - terrestres et maritimes -, comme le président-élu l'a annoncé via son réseau social Truth.

Tom Homan, à propos duquel Donald Trump a régulièrement été élogieux durant la campagne électorale, fut l'un des principaux partisans de la politique controversée de séparation des enfants de migrants clandestins de leurs parents lors du premier mandat de Trump.

Le gouverneur du Dakota du Nord, DOUG BURGUM, s'est pour sa part vu attribuer le poste de SECRÉTAIRE À L'INTÉRIEUR. Il sera à la tête du ministère chargé de la gestion des terres fédérales, qui représentent plus d'un quart du territoire américain et comprennent les parcs nationaux et les territoires tribaux.

La nomination de ce grand partisan de l'exploitation des énergies fossiles annonce un changement complet de cap pour ce ministère, que Joe Biden avait placé au centre de sa politique en matière de lutte contre le changement climatique.

Alors que Donald Trump entendait confier le rôle d'ATTORNEY GENERAL (ministre fédéral de la Justice) à MATT GAETZ, élu républicain de Floride, celui-ci a annoncé se retirer de toute considération face au scepticisme affiché par des élus à l'égard de sa nomination, pour laquelle l'aval du Sénat est nécessaire.

Matt Gaetz, avocat de 42 ans ne disposant d'aucune expérience de procureur à un quelconque échelon gouvernemental et n'ayant jamais travaillé au département de la Justice, a été visé par une enquête fédérale et par une enquête de la commission d'éthique de la Chambre des représentants pour des accusations d'inconduite sexuelle et de trafic sexuel.

Il fut par ailleurs à l'origine d'une fronde interne aux républicains pour déloger Kevin McCarthy de son poste de 'speaker' à la Chambre des représentants en 2023.

Le poste d'Attorney General est considéré par des proches de Donald Trump comme crucial pour la mise en oeuvre de mesures phare du président-élu, dont un vaste programme de déportations des migrants.

JOHN RATCLIFFE, ancien élu du Congrès et procureur, directeur du Renseignement national lors de la dernière année de la présidence Trump en 2020, a été choisi pour diriger la CIA.

Devenu co-directeur du Centre pour la Sécurité américaine, un groupe de réflexion soutenant les positions de Donald Trump, il était le conseiller en politique de sécurité nationale de l'ancien président républicain durant sa campagne électorale.

Fervent critique de la politique de l'administration Biden au Proche-Orient, John Ratcliffe se présente comme un "faucon" à l'égard de la Chine.

Les hommes d'affaires ELON MUSK et VIVEK RAMASWAMY vont diriger le département de l'Efficacité gouvernementale.

Elon Musk, considéré par Forbes comme l'homme le plus riche du monde, a dépensé des millions de dollars pour soutenir Donald Trump lors de la campagne électorale, participant même activement à certains événements.

Le nouveau département "apportera des conseils en dehors du gouvernement", a fait savoir Donald Trump, ajoutant que les travaux se feraient conjointement avec la Maison blanche et le Bureau de la gestion et du budget.

Donald Trump a confirmé la nomination de ROBERT F. KENNEDY JR. à la tête du DÉPARTEMENT DE LA SANTÉ et des Services aux personnes (HHS), poste qu'il avait promis à ce "vaccino-sceptique" notoire lorsque ce dernier s'était retiré de la course à la présidentielle en août et lui avait apporté son soutien.

"Le HHS va jouer un grand rôle pour contribuer à s'assurer que tout le monde est protégé contre les produits chimiques nuisibles, les polluants, les pesticides, les produits pharmaceutiques et les additifs alimentaires ayant contribué à la crise de santé accablante dans ce pays", a promis le président élu.

Depuis plusieurs semaines, via les réseaux sociaux et dans des interviews, "RFK" a signalé ses priorités: lutter contre ce qu'il a décrit comme "l'épidémie de maladies chroniques" telles que l'obésité, le diabète et l'autisme.

Pour le poste de SECRÉTAIRE AU TRÉSOR est évoqué le nom de SCOTT BESSENT, proche conseiller économique de Donald Trump. Ce gérant de fonds d'investissement, qui a enseigné plusieurs années à la Yale University, entretient des relations chaleureuses avec le président-élu. Il prône une politique de "laisser-faire" tout en soutenant les droits de douane comme levier de négociation dans les relations commerciales.

Le milliardaire John Paulson, qui faisait aussi figure de prétendant, a annoncé qu'il n'occuperait aucun poste dans l'administration Trump. Ce gérant de fonds d'investissement et généreux donateur du politicien républicain a dit dans un communiqué avoir des "obligations financières complexes" l'empêchant d'occuper un rôle fédéral.

A l'instar de Scott Bessent, il préconise l'utilisation de l'arme des droits de douane.

Plus sceptique sur ce point, LARRY KUDLOW a dirigé le Conseil économique de la Maison blanche pendant la majeure partie du premier mandat de Donald Trump (2017-2021).

Autre fidèle du président-élu républicain, ROBERT LIGHTIZER a été le représentant américain au Commerce pendant le premier mandat de l'homme d'affaires, l'un des acteurs majeurs de la bataille commerciale d'alors avec la Chine et l'un des artisans de la renégociation du traité de commerce Alena avec le Mexique et le Canada. Le Financial Times a rapporté vendredi qu'il avait été sollicité pour reprendre le poste de représentant au Commerce, ce qui a été démenti par la suite par deux sources interrogées par Reuters.

Le nom du directeur général de la banque d'investissement Cantor Fitzgerald, HOWARD LUTNICK, a également été évoqué pour le département du Trésor, notamment par Elon Musk qui avait plaidé publiquement en sa faveur.

Mais Donald Trump a finalement annoncé l'avoir choisi pour diriger le DÉPARTEMENT DU COMMERCE.

Howard Lutnick, 63 ans, aura également la charge de diriger le Bureau du représentant des États-Unis pour le commerce extérieur (USTR).

LINDA MCMAHON, qui était pressentie à ce poste de secrétaire au Commerce, a finalement hérité du DÉPARTEMENT DE L'ÉDUCATION, qu'il avait pourtant proposé d'abolir pendant sa campagne.

Femme d'affaires qui a fait fortune dans le catch avec son mari, au sein de la World Wrestling Entertainment, elle est une fidèle de longue date de Donald Trump, dont elle fut l'un des principaux donateurs lors de sa première campagne présidentielle en 2016.

Donald Trump l'avait récompensée en la nommant directrice de la Small Business Administration (agence d'aide aux PME) au début de son premier mandat.

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(Gram Slattery; version française Jean-Stéphane Brosse, Zhifan Liu et Tangi Salaun, édité par Jean Terzian, Kate Entringer et Blandine Hénault)