De longues files de porte-conteneurs se sont formées devant les principaux ports des Etats-Unis alors que la plus grande grève des dockers depuis près de cinquante ans est entrée jeudi dans sa troisième journée, empêchant le déchargement et menaçant de pénurie des produits aussi variés que les bananes et les pièces détachées pour automobiles.
Aucune discussion n'est prévue entre le syndicat des dockers International Longshoremen's Association (ILA) et les employeurs du transport maritime mais ces derniers ont dit mercredi en fin de journée être ouverts à la négociation alors qu'ils sont sous pression de la Maison blanche pour revoir à la hausse leur offre salariale afin de parvenir à un accord.
Selon la société d'analyse Everstream Analytics, au moins 45 porte-conteneurs qui n'ont pas pu être déchargés ont jeté l'ancre mercredi devant les ports de la côte Est et du Golge du Mexique touchés par la grève.
"Beaucoup semblent avoir décidé d'attendre, peut-être dans l'espoir d'une résolution rapide de la grève, plutôt que de prendre la décision proactive de se détourner", a déclaré Jena Santoro, d'Everstream, dans une présentation vidéo vue par Reuters.
Selon elle, le nombre de navires en attente pourrait doubler d'ici la fin de la semaine et il faudrait des semaines, voire des mois, pour résorber la congestion qui en résulte.
L'ILA, qui représente 45.000 travailleurs portuaires, a déclenché mardi sa première grève majeure depuis 1977, après l'échec des négociations en vue d'un nouveau contrat de six ans avec le groupe d'employeurs United States Maritime Alliance (USMX).
L'ILA exige une augmentation significative des salaires et s'oppose aux projets d'automatisation des ports, craignant des pertes d'emplois. L'USMX avait proposé une augmentation de salaire de près de 50% mais l'ILA a estimé que cela ne suffisait pas à répondre à ses préoccupations.
"Pour parvenir à un accord, il faudra négocier", a déclaré l'USMX mercredi en fin de journée. "Nous ne pouvons pas accepter de conditions préalables à la reprise des négociations, mais nous restons déterminés à négocier de bonne foi pour répondre aux demandes de l'ILA et aux préoccupations de l'USMX", a déclaré l'organisation.
La grève touche 36 ports, dont ceux de New York, Baltimore et Houston.
Selon les économistes, la fermeture des ports n'entraînera pas immédiatement une hausse des prix à la consommation, les entreprises ayant anticipé en accélérant les expéditions. Toutefois, un arrêt prolongé pourrait faire grimper les prix, notamment des denrées alimentaires, selon Morgan Stanley.
(Rédigé par Doyinsola Oladipo, avec la contribution de David Shepardson à Washington, version française Elena Smirnova, édité par Blandine Hénault)
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