
Donald Trump à la Maison Blanche, le 24 avril 2025 ( AFP / SAUL LOEB )
Donald Trump a lancé jeudi un lapidaire "Vladimir, ARRÊTE!" à son homologue russe, après une nouvelle vague de frappes sur l'Ukraine, qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés à Kiev, au moment où les laborieuses négociations entreprises par le président américain se crispent sur la question de la Crimée.
La salve lancée par la Russie dans la nuit - 70 missiles et 145 drones selon Kiev - a visé six régions ukrainiennes et plusieurs villes dont Kiev, où les témoins ont décrit des scènes apocalyptiques dans un quartier résidentiel, des immeubles éventrés et des corps sans vie.
Le bilan dans la seule capitale, un des plus lourds depuis des mois, est susceptible de s'alourdir au fur et à mesure que les corps sont retirés des décombres. Il y a 90 blessés, selon un dernier bilan des services de secours.
"La Russie veut nous détruire", a lâché sur les lieux de la frappe Olena Davydiouk, une avocate de 33 ans vivant tout près d'un point d'impact. Encore sous le choc, elle raconte que "les vitres ont volé en éclats, les portes ont été arrachées de leurs gonds".
Les forces armées russes "ont mené une attaque massive avec des armes de précision à longue portée" contre plusieurs entreprises liées au complexe militaro-industriel ukrainien, a affirmé le ministère russe de la Défense.
Londres a dénoncé un "bain de sang perpétré par Poutine" et de nouvelles scènes "choquantes", l'UE y a vu la preuve que le Kremlin était "le principal obstacle à la paix", et le président ukrainien Volodymyr Zelensky a immédiatement écourté une visite en Afrique du Sud.
Il a accusé la Russie d'avoir utilisé un missile "fabriqué en Corée du Nord" lors de ces frappes.
"Vladimir, ARRÊTE!", s'est agacé Donald Trump par une de ses formules lapidaires sur sa plateforme Truth Social, ajoutant n'être "pas content" de ces frappes au "très mauvais timing".

Sur le site d'une frappe de missile russe dans la nuit du 23 au 24 avril dans un quartier résidentiel de Kiev, qui a fait plus d'une dizaine de morts et une centaine de blessés ( AFP / STRINGER )
La vague de missiles et de drones explosifs lancés par la Russie intervient à un moment critique pour le processus de négociation que Donald Trump a engagée pour faire cesser la guerre lancée par Moscou en février 2022, et dont le bilan se chiffre au moins en dizaines de milliers de morts de part et d'autre.
Des informations de presse ont fait état de discussions russo-américaines sur la reconnaissance de l'annexion par la Russie de la Crimée, péninsule ukrainienne dont Moscou a pris le contrôle en 2014.
- Le Kremlin "complètement" d'accord avec Trump -
"Il n'y a rien à discuter (...) C'est notre territoire", avait tranché Volodymyr Zelensky mardi.
Donald Trump s'en était alors pris violemment à lui, l'accusant de tenir des propos "incendiaires". Il avait souligné que pour l'Ukraine, la Crimée était de toute façon "perdue", recevant jeudi un satisfecit du Kremlin qui a souligné être "complètement" d'accord avec ce constat.
Le président ukrainien est revenu sur le sujet jeudi avant de quitter Pretoria précipitamment: "Nous faisons tout ce que nos partenaires ont proposé, sauf ce qui est contraire à notre législation et à la Constitution" ukrainienne sur l'intégrité territoriale du pays, Crimée comprise, a-t-il souligné, exigeant à l'inverse "plus de pression sur la Russie".
A ce sujet, Donald Trump a assuré jeudi devant la presse que les Etats-Unis mettaient "une forte pression" sur la Russie pour mettre fin à la guerre, ajoutant que Moscou ferait "une assez grosse concession" en acceptant de ne pas s'emparer de tout le pays.
Reçu par Donald Trump, le patron de l'Otan, Mark Rutte, a paru s'inscrire en faux par rapport aux déclarations du président américain accusant Kiev d'entraver les tractations de paix.

Sur le site d'une frappe de missile russe dans la nuit du 23 au 24 avril dans un quartier résidentiel de Kiev, qui a fait plus d'une dizaine de morts et une centaine de blessés ( AFP / STRINGER )
"Il y a quelque chose sur la table maintenant, je pense, et les Ukrainiens jouent vraiment le jeu. Et je pense que la balle est clairement dans le camp de la Russie maintenant", a déclaré M. Rutte à Washington.
"Des pas de géants ont été accomplis au cours des derniers jours", a-t-il ajouté.
"L'énervement des Américains ne doit porter que sur une seule personne: le président Poutine", a de son côté déclaré le président français Emmanuel Macron, estimant que le président russe devait arrêter de "mentir" en affirmant vouloir la paix.
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