Coutumière des actions coup de poing, la CR veut obtenir des garanties pour la défense d'une "exception agriculturelle" française, axée sur la défense des petits exploitants.
Une manifestation de la Coordination rurale à Villecomtal-sur-Arros, le 26 novembre 2024. ( AFP / VALENTINE CHAPUIS )
Après l'expiration de l'ultimatum, jeudi soir, la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, a accordé vendredi 3 janvier un délai d'une journée au Premier ministre pour qu'il lui propose un rendez-vous. À défaut, l'organisation appellera ses adhérents à "monter sur Paris" pour organiser des "blocages ponctuels" dimanche.
Le syndicat avait donné jusqu'à jeudi à François Bayrou et à la ministre de l'Agriculture Annie Genevard pour recevoir ses représentants. "On n'a pas de réponse qui vient vers nous, donc il faut bien aller la chercher", a lancé au micro de RTL vendredi matin la présidente de la Coordination rurale (CR), Véronique Le Floc'h vendredi matin, alors que doit se tenir le premier conseil des ministres du gouvernement Bayrou.
"On attend encore aujourd'hui. On espère qu'il (François Bayrou) sera convaincu à l'issue de ce conseil des ministres, si ce n'est pas avec sa ministre de l'agriculture, au moins avec les autres ministres, pour nous donner de l'importance et répondre à nos questions ", a déclaré Véronique Le Floc'h.
"Ce qu'on veut, c'est des mesures qui vont nous permettre de continuer à travailler sans que ça nous coûte plus cher", a-t-elle ajouté, poussant notamment pour un "bouclier énergétique" et la révision du calcul des charges sociales des agriculteurs .
"Blocages ponctuels"
En l'absence de rendez-vous, la CR prévoit des "blocages ponctuels" dans la capitale sans toutefois préciser les lieux. "Nos adhérents et les sympathisants se préparent et nous on rentre en campagne électorale le 7. Donc il nous reste le (dimanche) 5 (janvier), il nous reste le (lundi) 6", a précisé Véronique Le Floc'h.
Cet appel intervient en effet à quelques jours du lancement officiel de la campagne pour les élections aux chambres d'agriculture, qui débute le 7 janvier. Le vote, qui aura lieu en ligne ou par correspondance du 15 au 31 janvier, déterminera les nouveaux rapports de force entre les syndicats agricoles.
Un des enjeux de ce scrutin sera de voir jusqu'à quel point la CR, dont les bonnets jaunes ont gagné en visibilité depuis la crise de l'hiver dernier, peut bousculer l'hégémonie de l'alliance majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs . La CR, qui préside trois chambres, estime pouvoir en ravir une quinzaine à la FNSEA, laquelle en détient 97. Le troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne, préside une seule chambre, celle de Mayotte -et la gardera pour le moment, le scrutin étant reporté dans l'île dévastée.
Coutumière des actions coup de poing , la CR veut obtenir des garanties du Premier ministre pour la défense d'une "exception agriculturelle" française, axée sur la défense des petits exploitants qu'elle estime broyés par le libre-échange.
"On veut bien être contrôlés mais qu'on contrôle aussi les importations. Aujourd'hui on laisse entrer des produits de m... dans notre pays. Et puis on ne veut plus de surtranspositions de règles européennes (...) : on doit avoir les mêmes règles pour éviter la concurrence déloyale", a précisé Patrick Legras à l' AFP .
L'alliance FNSEA-JA a également sollicité cette semaine "un rendez-vous en urgence" auprès de François Bayrou après sa nomination, pour demander "la reprise immédiate des travaux permettant de respecter les promesses faites" lors du mouvement de protestation du secteur l'hiver dernier.
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