
( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )
La Banque de France a abaissé mercredi de 0,2 point à 0,7% sa prévision de croissance de l'activité économique française pour 2025, un net ralentissement par rapport à 2024 (+1,1%) attribué à l'attentisme en France et aux incertitudes internationales liées notamment aux droits de douane.
La prévision pour 2026 est également revue en baisse par la banque centrale rapport à ses projections de décembre, de 0,1 point à 1,2%, tandis que celle pour 2027 reste inchangée à 1,3%.
En 2025, la croissance sera pénalisée par "le regain d'incertitude au niveau international et par des comportements toujours attentistes face à la situation nationale", a souligné la Banque de France dans un communiqué.
Alors que le commerce extérieur avait soutenu l'économie l'an dernier, l'activité serait tirée par la consommation des ménages (+1%) grâce à des gains de pouvoir d'achat sur fond d'inflation en décrue. Les exportations et les investissements des entreprises pâtiraient en revanche d'une demande mondiale affaiblie et des tensions commerciales internationales.
Le 1er mars, le ministre de l'Economie, Eric Lombard, s'était dit "optimiste" sur la capacité de la France a atteindre l'objectif de croissance fixé à 0,9% par le gouvernement, sans exclure un ajustement "si nécessaire" après la publication de la Banque de France.
Cependant, la croissance moindre attendue par la Banque de France "ne remet pas du tout en cause la capacité à atteindre la cible de déficit" public à 5,4% du PIB, même si "cela peut exiger, en cours d'année, des mesures du côté des dépenses", a souligné son chef économiste, Olivier Garnier, à la presse.
De quoi compliquer l'équation budgétaire d'autant que Paris ambitionne comme d'autres pays européens d'augmenter ses dépenses militaires face aux menaces de la Russie, dans un paysage politique morcelé depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.
Outre l'effort budgétaire français, les projections intègrent l'augmentation des droits de douane imposée par le président américain Donald Trump à la Chine, et les mesures de rétorsion de celle-ci. En sont exclues les tensions commerciales avec l'Europe, le Canada et le Mexique, qui renforcent toutefois l'incertitude, et la hausse des dépenses de défense.
Dans cet environnement morose, la Banque de France prévoit un tassement de l'inflation. Après 2,3% en 2024, elle est attendue à 1,3% (-0,3 point) en moyenne annuelle en 2025 grâce au recul des prix de l'électricité et à la décélération dans les services.
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