Le président algérien se dit "totalement d'accord" avec le besoin de reprendre le dialogue, évoqué notamment par le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.
Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune à Savelletri, en Italie, le 14 juin 2024. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
C'est à Emmanuel Macron de faire le premier pas pour remédier au "climat délétère" qui règne entre la France et l'Algérie, estime dimanche 2 février le président Abdelmadjid Tebboune dans un entretien au journal L'Opinion .
"Le climat est délétère. Nous perdons du temps avec le président Macron" , affirme le chef d'État, disant vouloir éviter une "séparation qui deviendrait irréparable", dans cette interview publiée en ligne dimanche. "Plus rien n'avance si ce n'est les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu", ajoute-t-il, regrettant des "déclarations hostiles tous les jours" de responsables politiques.
Les deux pays sont plongés dans une profonde crise diplomatique depuis l'annonce fin juillet par Paris d'un soutien au plan d'autonomie marocain au Sahara occidental, territoire au statut non défini à l'ONU et théâtre d'un conflit depuis un demi-siècle entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Les contentieux entre les deux pays ne cessent depuis de ressortir.
Le cas Boualem Sansal
Face à la dégradation des relations, le président algérien se dit "totalement d'accord" avec le besoin de reprendre le dialogue , évoqué notamment par le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot. Encore faudrait-il des déclarations politiques fortes en ce sens, selon lui, "que le président français, les intellectuels, les partisans de la relation puissent faire entendre leurs voix".
"Ce n'est pas à moi de les faire. Pour moi, la République française, c'est d'abord son président", ajoute-t-il sans plus de précisions.
Interrogé sur le cas de l'écrivain Boualem Sansal, critique du pouvoir algérien incarcéré depuis mi-novembre, Abdelmadjid Tebboune juge que ce "n'est pas un problème algérien. C'est un problème pour ceux qui l'ont créé (...) d'autres cas de binationaux n'ont pas soulevé autant de solidarité".
"C'est une affaire scabreuse visant à mobiliser contre l'Algérie", selon lui. Si l'écrivain, qui a obtenu la nationalité française, n'a pas pu bénéficier de visite consulaire, le président algérien juge qu'il est "d'abord Algérien".
"Il est pris en charge par des médecins et sera jugé dans le temps judiciaire imparti. Il peut téléphoner régulièrement à sa femme et à sa fille", a-t-il assuré.
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