Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Retraites : contredit par le COR, le gouvernement fustige "l'irresponsabilité" de l'instance
information fournie par Boursorama avec Media Services 23/06/2023 à 08:37

Dans son dernier document, l'instance affirme que le système de retraite sera "durablement" dans le rouge dès l'an prochain et donc pas à l'équilibre en 2030 comme promis par l'exécutif.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt, le 14 juin 2023, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

Le ministre du Travail Olivier Dussopt, le 14 juin 2023, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

Contredits par le Conseil d'orientation des retraites (COR), qui n'entrevoit pas de retour à l'équilibre financier malgré la réforme adoptée au forceps, gouvernement et majorité remettent en cause les prévisions de cette instance et évoquent même son "dysfonctionnement" voire son "irresponsabilité".

Haro sur le COR. Critiqué en début d'année pour avoir relativisé l'ampleur des déficits à venir, l'organisme rattaché à Matignon est aujourd'hui accusé de l'exagérer.

Son rapport annuel, officiellement présenté jeudi mais dont le contenu a fuité en début de semaine, affirme en effet que le système de retraite sera "durablement" dans le rouge dès l'an prochain et donc pas à l'équilibre en 2030 comme promis par l'exécutif.

La riposte ne s'est pas fait attendre. "Vous voyez bien que ses évaluations changent tous les six mois", a cinglé Bruno Le Maire dès mardi. Disant prendre ces prévisions "avec beaucoup de prudence", le ministre de l'Economie a ciblé sans le nommer "le président du COR" Pierre-Louis Bras.

Ce haut fonctionnaire marqué à gauche a reçu le même jour une flèche d'Olivier Dussopt, qui lui a reproché d'avoir expliqué en début d'année "qu'il n'y avait pas le feu au lac, que le déficit serait de l'épaisseur du trait".

Pris pour cible, l'intéressé a renvoyé la balle à Bercy, pointant lors d'une conférence de presse jeudi "l'incohérence" des chiffres fournis l'an dernier, ainsi que les nouvelles prévisions économiques (croissance, inflation...) dévoilées au printemps.

Fait rare, le COR s'est fendu d'un communiqué pour affirmer "qu'il n'y a pas de révision substantielle entre les projections de 2022 et celles de 2023". M. Bras a d'ailleurs répété que "les dépenses de retraite ne dérapent pas", comme il l'avait fait en janvier lors d'une audition, devenue fameuse, devant les députés.

Des propos que les opposants à la réforme n'avaient alors pas manqué de monter en épingle et qui lui avaient attiré les foudres d'Elisabeth Borne. La Première ministre avait en effet jugé que le COR se basait sur "beaucoup d'hypothèses", ce qui pouvait "nuire à la lisibilité de ses conclusions".

Dont acte: le dernier rapport en date ne contient plus que quatre scénarios. Et ce sont les plus pessimistes, ce qui ne fait toujours pas les affaires des partisans de la réforme.

"Grand COR malade"

Le député Nicolas Turquois s'est ainsi ému mardi de "ce renversement d'analyse quasi complet", au nom de son groupe Modem qui "pense qu'une réflexion doit être menée sur le fonctionnement, ou le dysfonctionnement, du COR".

L'amertume se lit aussi chez son chef de parti François Bayrou, qui considère que les analyses du COR "ont été un élément fondamental de l'incompréhension des Français" durant la réforme. Le Haut commissaire au Plan a accepté une "rencontre pour confronter nos points de vue" le 21 septembre. "Il y aura un débat serein", promet M. Bras, "ce ne sera pas un règlement de comptes".

D'autres élus du parti présidentiel Renaissance s'en sont déjà chargés, comme le député Pierre Cazeneuve dénonçant sur Twitter la "farce" et l'"irresponsabilité" de cette instance qui a "laissé planer le doute sur la réalité de notre système de retraites et contribué à toutes les démagogies".

Son collègue Benjamin Haddad lui a répondu par la surenchère, d'un sarcastique "Grand COR malade". Aucun ne se risque toutefois à suggérer un remède, et tous oublient de rappeler que des parlementaires y siègent, de même que les grandes administrations de Bercy et des ministères sociaux.

"Tous les organismes où il y a du débat sont utiles", a tempéré mercredi M. Dussopt, soulignant que "le gouvernement a aussi des services qui travaillent sur ses propres trajectoires".

Quoi qu'en dise le COR, le ministre maintient donc que "la réforme permet d'équilibrer le système à terme, d'ici 2030-2035", mettant ce probable retard sur le compte de l'inflation qui fait augmenter les pensions plus vite que les salaires et les cotisations.

Sans craindre de se contredire, l'exécutif trouve pourtant quelques vertus au dernier rapport du COR, qui prouve selon M. Le Maire que "cette réforme était indispensable" car le "sujet de financement" sera "beaucoup moins important que si nous ne l'avions pas faite".

Preuve que chacun voit midi à sa porte, l'ex-numéro un de la CFDT Laurent Berger en a retenu, lui, que ce document "montre que cette réforme était injuste". La CGT y a pour sa part trouvé la confirmation des "mensonges du gouvernement et du patronat" alors que le système "est parfaitement sous contrôle", tandis que l'Unsa y voit la "démonstration qu'il faut augmenter les recettes".

16 commentaires

  • 24 juin 13:25

    Les 35H les socialistes,la retraite à 60ans les socialistes et vous revotez toujours socialiste.


Signaler le commentaire

Fermer