La chute de Bachar-al-Assad a entraîné une recomposition totale de la Syrie et fait craindre une résurgence de l'EI dans le centre du pays.
Un Rafale près de Sauliai, en Lituanie, le 17 décembre 2024. ( AFP / PETRAS MALUKAS )
C'est une première en plus de deux ans : la France a mené des frappes sur des positions du groupe État islamique en Syrie, dans le cadre de sa participation à la coalition antijihadiste internationale, a indiqué mardi 31 décembre le ministre français des Armées.
"Dimanche, des moyens aériens français ont procédé à des frappes ciblées contre des sites de Daech (l'EI en arabe, NDLR) sur le sol syrien", a déclaré Sébastien Lecornu sur X. "Nos armées restent engagées dans la lutte contre le terrorisme au Levant", a-t-il ajouté depuis le Liban, où il se trouve avec le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot pour passer le réveillon avec les soldats français de la Force des Nations unies (Finul).
"Des (avions de chasse) Rafale et des (drones) Reaper ont délivré un total de sept bombes sur deux objectifs militaires de Daech dans le centre de la Syrie", a précisé à l' AFP le ministère des Armées.
La dernière frappe française sur l'EI datait de septembre 2022. La France participe à la coalition internationale Inherent Resolve depuis 2014 en Irak et 2015 en Syrie, à travers l'opération Chammal déployée sur des bases dans la région, notamment aux Émirats arabes unis (EAU) et en Irak.
600 hommes déployés
Elle y déploie quelque 600 hommes, selon les chiffres du ministère des Armées. Mais le dispositif a été renforcé à plusieurs reprises depuis 2015 par le groupement aéronaval du porte-avions Charles-de-Gaulle.
La chute de Bachar Al-Assad, début décembre, a été provoquée par l'offensive éclair de forces rebelles syriennes, menées par un groupe sunnite radical. Elle entraîne une recomposition totale de la Syrie et fait aussi craindre une résurgence des activités de l'EI , historiquement resté très actif en Irak et en Syrie, même après la fin de son califat (2014-2019).
Le 8 décembre, le jour où les rebelles syriens ont pris la capitale Damas, Washington a annoncé des frappes sur plus de 75 cibles de l'EI. Mi-décembre, les États-Unis avaient précisé avoir doublé ces derniers mois le nombre de leurs effectifs militaires en Syrie dans le cadre de la lutte antijihadiste, les portant à environ 2.000 personnes.
Le Commandement central américain (Centcom) veut s'assurer que l'EI "ne cherche pas à tirer profit de la situation pour se reconstituer dans le centre de la Syrie". Il va désormais pouvoir intensifier ses frappes contre l'EI dans des zones auparavant protégées par les défenses anti-aériennes syriennes et russes. Mais les jihadistes vont, eux, profiter du vide laissé par les troupes syriennes pour manœuvrer plus librement.
5 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer