( AFP / CHRISTOPHE SIMON )
Le groupe sidérurgiste ArcelorMittal s'est dit lundi "surpris et déçu" d'apprendre par la presse que la société publique d'investissement Invitalia avait demandé au gouvernement italien de mettre sous tutelle de l'Etat l'aciérie en difficulté ex-Ilva, dont il est le principal actionnaire.
Dans un mail envoyé à Invitalia et obtenu par l'AFP, le géant de l'acier fustige "une flagrante violation de l'accord d'investissement" conclu avec Rome, dans la mesure où l'actionnaire public "n'a pas fait part de son intention lors d'un conseil d'administration" de l'aciérie qui s'est tenu dimanche.
Lourdement endettée, l'ex-Ilva, l'une des plus grandes aciéries d'Europe située à Tarente (sud), n'arrive plus à rémunérer une grande partie de ses fournisseurs, ni à régler ses factures de gaz et d'électricité.
Le gestionnaire de l'aciérie géante, Acciaierie d'Italia, est contrôlé à hauteur de 62% par ArcelorMittal et de 38% par l'Etat italien.
Invitalia avait demandé dimanche soir au ministère des Entreprises de placer Acciaierie d'Italia sous administration de l'Etat, après "le refus" d'ArcelorMittal d'y injecter de l'argent frais.
Du moment qu'ArcelorMittal "n'a pas l'intention d'investir dans l'entreprise, je crois qu'il est juste que le pays se réapproprie le fruit de son travail et du sacrifice de générations entières", avait déclaré dimanche le ministre des Entreprises, Adolfo Urso.
Les syndicats du secteur ont été conviés à Rome pour une réunion prévue lundi soir, au cours de laquelle le gouvernement devrait leur communiquer sa décision concernant le sort de l'aciérie, considérée comme stratégique pour le pays.
"D'intenses discussions ont eu lieu ces dernières semaines pour tenter de parvenir à un accord équitable afin de fournir un soutien" à Acciaierie d'Italia ou d'obtenir "notre sortie ordonnée", rappelle ArcelorMittal dans sa missive.
"Nous avons participé pleinement et de bonne foi à ces discussions et nous rejetons votre tentative de nous blâmer pour leur résultat insatisfaisant et de vous absoudre, vous et le gouvernement italien, de l'échec de notre partenariat public-privé", poursuit le groupe qui indique "se réserver tous les droits".
ArcelorMittal avait repris en 2018 le groupe Ilva avec 10.700 employés, dont 8.200 sur le site très pollué de Tarente, alors placé depuis 2025 sous administration de l'Etat après une série de déboires financiers et judiciaires.
1 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer