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Très médiatique, mais discret sur sa rémunération, combien gagne réellement Michel-Édouard Leclerc ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 08/10/2024 à 08:56

S'il est considéré comme le patron de l'enseigne, Michel-Édouard Leclerc joue en fait "le rôle d'influenceur, de fédérateur, d'animateur du réseau et bien sûr de représentant".

Michel-Édouard Leclerc à Landerneau, le 15 octobre 2021. ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

Michel-Édouard Leclerc à Landerneau, le 15 octobre 2021. ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

Il est régulièrement qualifié de "patron le plus aimé des Français", mais Michel-Édouard Leclerc n'a en réalité plus de fonctions exécutives au sein du géant de la distribution éponyme. Il facture des prestations de conseil au leader de la grande distribution en France, qui n'est par ailleurs pas coté en bourse. Une situation qui lui permet de rester très discret sur sa rémunération.

Michel-Édouard Leclerc, 72 ans, a quitté depuis plusieurs années la présidence de l'association qui pilote la stratégie de l'enseigne portant le nom de sa famille. Il n'a d'ailleurs jamais dirigé un des plus de 700 magasins sous cette marque rassemblant des patrons indépendants. Mais il lui arrive fréquemment d'être considéré comme patron du leader du secteur de la grande distribution, qui truste près du quart du marché français. Dans les faits, son rôle serait davantage celui d'un super porte-parole de ce mastodonte de la consommation.

Omniprésent dans les médias depuis des décennies, capable d'argumenter sur n'importe quel sujet ou presque, il est en revanche plus discret sur sa rémunération.

Alors que la direction de Carrefour doit ces dernières années justifier la rémunération imposante de son patron Alexandre Bompard -9 millions d'euros par an tout compris, selon les syndicats, un chiffre démenti par la direction- face aux critiques des syndicats et plus récemment des actionnaires, les revenus de Michel-Édouard Leclerc ne font pas l'objet de polémique. Son enseigne, non cotée en Bourse, n'est pas soumise aux mêmes règles de transparence.

"Influenceur, animateur, représentant..."

Le schéma de rémunération de 'MEL', son surnom dans le secteur, se dessine -un peu- dans les comptes déposés au tribunal de commerce de Paris par de petites sociétés portant ses initiales. MEL SDC (pour Michel-Édouard Leclerc stratégie développement communication, indique l'intéressé), société dont l'activité est le "conseil en stratégie, communication, image, marketing et relations publiques", d éclare depuis 2015 un chiffre d'affaires d'environ 5,4 millions d'euros , très stable comme le relevait en avril le magazine Challenges.

Elle facture des prestations à travers lesquelles Michel-Édouard Leclerc "joue le rôle d'influenceur, de fédérateur, d'animateur du réseau et bien sûr le représentant de l'enseigne auprès des institutions, de la presse et du public", a-t-il indiqué dans un message à l' AFP .

La rentabilité de l'activité de MEL SDC est excellente, puisque le résultat net s'établit pour 2023 à 2,5 millions d'euros. Cette somme a en grande majorité été remontée sous forme de dividende à une autre entité installée à la même adresse, MEL Usines. Lors des deux derniers exercices, cette dernière a elle-même versé à son actionnaire unique, Michel-Édouard Leclerc, 1,5 million d'euros de dividendes annuels .

Au 30 juin 2023, MEL Usines disposait en outre d' une confortable réserve de 13,66 millions d'euros , selon sa documentation financière déposée en février dernier au greffe du tribunal de commerce.

Grand collectionneur d'art

Y est aussi indiqué que MEL Usines a versé à une autre filiale, MEL Compagnie des arts, "une subvention d'équilibre d'un montant de 332.000 euros". Cette dernière société, qui réalise des "ventes d'estampes, de livres et d'œuvres d'art", effectue aussi des "acquisitions d'œuvres d'art", financées "intégralement par apport en compte courant" de l'associé unique.

Michel-Édouard Leclerc est en effet un grand lecteur et grand collectionneur d'art, notamment de bandes dessinées.

Il déclare à l' AFP avoir "investi dans des activités d'édition" depuis 10 ans "avec le soutien d'artistes" connus "dans les manifestations parrainées par les espaces culturels E.Leclerc". Les ventes réalisées par MEL Compagnie des arts se sont élevées à 276.000 euros entre juillet 2022 et juin 2023 (+23% sur un an).

"Le total de l'actif de cette société est constitué d'immobilisations, de mobiliers et d'un stock de livres, d'estampes et de dessins" de grands artistes internationaux, précise le dirigeant. Vendre l'ensemble pourrait rapporter "une dizaine de millions d'euros" , estime encore Michel-Édouard Leclerc, qui revendique par ailleurs un patrimoine immobilier "imposable à l'IFI de l'ordre de 5 millions d'euros" en 2023, "une collection de planches de bandes dessinées et de boîtes de sardines" mais "ni jets ni bateaux", malgré sa passion pour la voile.

6 commentaires

  • 08 octobre 10:10

    Il paraît sensé et pas imprégné de la passion de l'argent uniquement.
    On ne l'a jamais vu se cacher et faire du bling-bling,c ontrairement aux grands patrons qui se revendiquent d'une autre caste alors que ce sont des employés, alros que Michel non !


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