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L’app Yuka se met à dos les charcutiers
information fournie par Boursorama avec LabSense 25/07/2021 à 08:30
Temps de lecture: 2 min

Yuka est une application mobile qui permet aux consommateurs de scanner les produits alimentaires afin d'obtenir une information claire sur l'impact que ces derniers peuvent avoir sur leur santé. Dans le collimateur de Yuka, les nitrites ! Et pour lutter contre ces additifs qu'elle juge dangereux, l'appli redirigeait vers une pétition réclamant leur interdiction, chaque fois qu'un utilisateur scannait un produit qui en contenait. Mais le secteur de la charcuterie ne l'entend pas de cette oreille… Et après que la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT) ait attaqué Yuka en justice, ce sont des entreprises de charcuterie qui ont fait de même de leur côté…

L’app Yuka se met à dos les charcutiers - iStock-sergeyryzhov

L’app Yuka se met à dos les charcutiers - iStock-sergeyryzhov

Yuka assigné en justice par la FICT

En mai dernier, le Tribunal de commerce de Paris donnait raison à la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs, qui avait attaqué Yuka pour « Acte de dénigrement », à cause d'une pétition réclamant l'interdiction des sels nitrites signée par Yuka elle-même, Foodwatch, et la Ligue contre le cancer.

Cette pétition était poussée vers tous les internautes, signalant des nitrites dans les produits alimentaires. Le tribunal statuait alors en faveur de la FICT, en reprochant à Yuka des « pratiques commerciales déloyales trompeuses » et des « allégations fausses, dénuées de fondement scientifique, sur le caractère cancérigène des nitrites de la charcuterie. ». Yuka s'est vue ainsi condamnée à payer 20.000 euros ainsi que 10.000 euros au titre des frais d'avocat.

… Puis, par des entreprises de charcuterie

Si Yuka, a annoncé son intention de faire appel de la décision du tribunal suite à sa condamnation face à la FICT, le monde de la charcuterie ne désarme pas pour autant… Dès le mois de juin, l'appli était en effet de nouveau assignée en justice par deux entreprises de charcuterie : les marques Auvernou du Mont de la Coste et Noix Fine. A elles deux, elles réclament à Yuka un million d'euros de dommages et intérêts !

De quoi inquiéter Julie Chapon la fondatrice de la startup, qui ne décolère pas : « Les intérêts économiques passent largement avant la santé des consommateurs. [] Si l'on regarde la quantité moyenne de charcuterie « nitritée » consommée par les Français, on est largement au-delà du seuil considéré comme sûr. [} C'est une tentative d'acharnement du lobby de la charcuterie qui, pour des raisons économiques, cherche à empêcher d'alerter sur un danger réel pour le consommateur. »

Bien que le secteur de la charcuterie soit vent debout contre l'appli, force est de reconnaitre que le nitrite, antioxydant utilisé pour la conservation de la charcuterie et qui permet d'en conserver la couleur rose, est pourtant bien considéré comme un « cancérigène probable » par l'OMS, tandis qu'un rapport parlementaire indiquait : « Il existe aujourd'hui une certitude scientifique : la charcuterie nitrée est cancérigène pour l'Homme ». Même si le lobby de la charcuterie n'a pas l'air décidé à baisser les bras, au pays ou le jambon beurre est roi, le débat n'est donc surement pas clos…