(Crédits photo : Unsplash - Mathias Reding )
Le nombre de résidences secondaires en meublés de tourisme sera limité à 2200 sur l'ensemble de la ville, contre plus de 2800 actuellement, soit 3% du parc de logements.
La ville d'Annecy a voté jeudi soir la mise en place de quotas de meublés de tourisme pour « reprendre le contrôle de la situation » face à l'explosion ces dernières années des locations de courte durée sur les plateformes de type Airbnb. « Nous constatons que le nombre de meublés déclarés sur la commune d'Annecy est aujourd'hui quatre fois plus élevé qu'il y a cinq ans », a souligné le maire écologiste François Astorg lors d'un conseil communautaire.
Des quotas s'appliqueront à partir du 1er juin prochain dans la commune, qui a été divisée en trois zones, la plus restrictive étant la vieille ville, cœur touristique d'Annecy. Au total, le nombre de résidences secondaires en meublés de tourisme sera limité à 2200 sur l'ensemble de la ville, contre plus de 2800 actuellement, soit 3% du parc de logements. « On essaye de ramener les logements vers leur fonction première, qui est l'habitation à l'année », explique Sophie Garcia, conseillère municipale déléguée au logement abordable et à la mixité sociale.
La ville espère ainsi faire revenir sur le marché quelques centaines de logements dans les trois ans. L'objectif de la municipalité est désormais de « retrouver un équilibre » entre les visiteurs et les personnes qui vivent et travaillent à Annecy. « On a des immeubles quasiment entiers dédiés à ça (la location touristique, NDLR), au détriment de la vie de voisinage, de la sérénité des résidents et du patrimoine d'Annecy », pointe l'élue annécienne.
Un seul bien en location par propriétaire
Cette mesure de quotas s'accompagne d'un durcissement de la réglementation sur les changements d'usage de locaux d'habitation en hébergement touristique avec, notamment, la limitation des autorisations à un seul bien par propriétaire ou encore l'obligation d'un renouvellement tous les cinq ans. « On espère aussi interpeller le législateur pour que l'État prenne position sur ce phénomène dont on n'avait pas pu prévoir la prise d'ampleur », indique la conseillère municipale Sophie Garcia.
Les nouvelles règles sont contestées par le Syndicat Annecy Meublés, représentant les intérêts des loueurs, qui qualifie cette politique de « discriminatoire et disproportionnée ». Elle « ne résout pas le problème de logement et de nuisances » à Annecy et va affecter la rentabilité des biens des propriétaires, estime son président Marc Stakic, joint par l'AFP. Le syndicat envisage d'engager un référé en justice contre ces délibérations.
La ville d'Annecy est l'une des premières en France à appliquer des quotas pour tenter de réguler le développement des locations de courte durée sur des plateformes de type Airbnb, Booking, Abritel etc. Quelques mois avant Annecy, en juin 2022, les Sables-d'Olonne, en Vendée, ont aussi mis en place des quotas. « Dans le quartier du Passage, face à l'océan, nous comptabilisons 75 % de résidences secondaires et 25 % de résidences principales. C'était exactement l'inverse il y a trente ans », résumait Yannick Moreau, le maire des Sables-d'Olonne au Figaro . De même à Saint-Malo (35), la mairie a instauré, il y a un an, des quotas par quartier pour limiter le nombre de locations de courte durée. Intra-muros, seuls 12,5 % des logements peuvent être loués en meublés touristiques, 7,5 % sur le littoral et entre 1 % et 3 % dans le reste de la ville.
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