Des documents encore trop difficiles à comprendre en matière de contrats ou de fonds à formule. (Crédits: Pixabay Squarespace)
Présenter des documents clairs et compréhensibles à un assuré ou un investisseur, ce n'est pas encore gagné si l'on en croit deux études récentes sur le sujet…
« Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement », écrivait Nicolas Boileau en 1674 dans son ouvrage « L'Art Poétique ». A défaut de devenir des poètes, on se dit que les administrations mais aussi les assureurs et les concepteurs de produits financiers feraient bien de s'inspirer de cette célèbre maxime. En effet, selon une « étude « d'opinion sur le langage clair » réalisée par le cabinet Occurrence pour l'agence de communication Avec Les Mots, plus de 16% des répondants déclarent ne pas trouver compréhensibles les contrats d'assurance habitation ou santé. La proportion monte à 47% si l'on intègre ceux qui ne les trouvent « plutôt pas » compréhensibles.
Une incompréhension qui augmente avec l'âge
Selon l'étude, plus on est âgé et moins les contrats paraissent compréhensibles. Elle mentionne également que si les 18-24 ans vont se renseigner sur internet, les 55-65 ans ont tendance à contacter directement par téléphone leur assureur pour avoir des explications. Parmi les institutions considérées comme ayant la communication écrite la moins claire, l'administration fiscale arrive en tête (avec une note de 11,5 sur 20), suivie par les assureurs (12,5/20) puis les banques (13/20).
Un effort de clarté à faire également sur la documentation financière
Le constat dressé par l'étude du cabinet Occurrence peut faire écho à une autre étude réalisée par CSA pour le compte de l'Autorité des Marchés Financiers et publiée sur son site au mois de novembre 2018. L'objectif de cette étude portait sur la « lisibilité et l'appropriation par les épargnants de la documentation des placements à formule ». Les fonds à formule (appelés aussi produits structurés) sont des placements financiers dont la promesse est de faire profiter les souscripteurs d'une performance boursière à la hausse tout en limitant leurs pertes en cas de baisse. Les hypothèses de revalorisation et les formules de calcul présentées à l'épargnant sont souvent d'une grande complexité. Depuis 2019, un Document d'informations clés pour l'investisseur (Dici) doit être remis à l'épargnant afin de lui faire comprendre les enjeux et les risques liés à ce placement. Dans l'étude de l'AMF, ce document a été perçu par les épargnants comme « un repoussoir » et « comparé à une notice de médicament (sic) » que « l'épargnant moyen n'a simplement pas envie de lire ». Il produit à la lecture un « effet de saturation, de désorientation, et donc d'abandon ou de décrochage ». Enfin, de « nombreux termes et passages restent trop techniques pour les épargnants ». Et l'AMF de conclure que ces documents ont une « marge de progression significative en matière de lisibilité ». Nul doute que les équipes qui conçoivent ces produits devraient s'inspirer de la maxime de Nicolas Boileau.
AL (redaction@boursorama.fr)
1 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer