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Champagne : les premiers prix amenés à disparaître
information fournie par Le Figaro 20/12/2018 à 06:01

Les champagnes «bas de gamme» sont de moins en moins prisés par les consommateurs. Les nouvelles formes de consommation de boissons alcoolisées et la hausse constante du prix du raisin de la région poussent doucement ces bouteilles vers la sortie.

Il est un incontournable des fêtes de fin d'année et avec près de cinq litres consommés par an et par adulte, la France reste, et de loin, le premier marché du champagne dans le monde. Malheureusement, il est en moyenne de plus en plus cher. En cause, la diminution sensible de l'offre de champagnes à bas prix provoquée par la modification profonde des habitudes de consommation des Français. S'ils sont encore de fervents amateurs de vins effervescents, les consommateurs sont désormais de plus attentifs à ce qu'ils achètent. En clair, ils consomment moins, mais mieux.

La diminution des volumes observée depuis 2011 se confirme. Mais malgré un recul de près de 4 millions de bouteilles par rapport à 2016, le chiffre d'affaires se maintient. Le prix moyen de la bouteille dépasse désormais les 20 euros. Et les bouteilles vendues au moins à ce prix «représentent désormais 48% du marché», souligne le rapport 2017 du Comité Champagne, soit 2,8 points de plus que 2016 et 11,5 points de plus qu'en 2013. Un chiffre qui n'avait encore jamais été atteint jusqu'à présent. D'une part, «le circuit discount enregistre un coup d'arrêt, avec 1,2 million de bouteilles en moins», indique le Comité Champagne, d'autre part «la pression promotionnelle sur le champagne s'atténue dans un contexte où la guerre des prix entre enseignes ralentit», ajoute-t-il. Alors que «les cuvées de prestige» n'ont jamais été autant vendues, le marché du champagne «semble être voué à se transformer sous l‘influence conjuguée des choix des consommateurs».

Nouvelles tendances de consommation

Depuis maintenant 3 ans, la croissance du chiffre d'affaires est liée à la valorisation des achats: de manière générale les foyers français diminuent le nombre d'articles dans leur panier mais dépensent plus par unité, en privilégiant par exemple des marques nationales plutôt que des marques de distributeur ou des catégories de produits plus sains. Ces résultats reflètent le changement d'attitude des consommateurs. En recherche de «mieux», ces derniers s'orientent vers d'autres circuits tels que les enseignes bios, par exemple, dont le chiffre d'affaires a gagné 16% cette année. Nombreuses sont les nouvelles alternatives émergentes en réponse à la hausse des prix du champagne. Cémant, Muscat, Cava d'Espagne ou autre Prosecco d'Italie ont remplacé les champagnes «bas de gamme» dans les rayons de nos supermarchés. Une évolution qui implique que «les enseignes révisent leurs stratégies» pour «sortir d'un engrenage de perte de valeur qui pénalise à la fois les distributeurs et les fournisseurs», indique le Comité.

Le prix du raisin en hausse

«Alors que le raisin augmente généralement entre 1 et 2 % par an, cette année, il a progressé de 5 à 6 %», commentait en novembre dernier Franck Hagard, co-président de la fédération des courtiers de Champagne, dans la revue spécialisée La Vigne . En cause, la décision du groupe MHCS (Moët Hennessy Champagne Services) d'acheter ses raisins 5% plus cher que l'an dernier pour rassurer ses acheteurs sur la qualité des vendanges 2018. Si la filiale de LVMH ne représente «que» un quart de la production française de champagne, c'est pourtant elle qui donne le la en matière d'évolution des prix du marché. Étant passé d'environ 4,25 euros en 2003 à 6,80 aujourd'hui, le prix des raisins de Champagne inquiète de plus en plus les petits producteurs qui dénoncent de réelles difficultés d'approvisionnement.

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