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Électricité, gaz: comment se prémunir face à ces démarchages téléphoniques abusifs qui se multiplient?
information fournie par Le Figaro 07/02/2024 à 18:49

(Crédits photo : Unsplash - Berkeley Communications )

(Crédits photo : Unsplash - Berkeley Communications )

Après une période d'accalmie, les démarcheurs sont de retour sur le marché de l'énergie, sur fond d'augmentation des prix. Faux conseillers EDF, offres trompeuses, résiliation contrainte... La vigilance est de mise.

Avec la fin progressive du «bouclier tarifaire» , les fa ctures énergétiques risquent de s'envoler en 2024. Le tarif réglementé de l'électricité a déjà grimpé de 8,6 à 9,8% en début du mois , en raison du relèvement de la taxe intérieure (TICPE). Au 1er juillet, le gaz grimpera à son tour, de 5,5 à 10,4% , du fait de l'augmentation du tarif des réseaux de distribution. À ce compte-là, de nombreux Français pourraient être tentés de réaliser des économies en changeant d'offre ou même de fournisseur . Les démarcheurs téléphoniques l'ont bien compris: qu'ils soient véritablement affiliés à un fournisseur d'électricité ou de simples usurpateurs, tous espèrent profiter de la naïveté des consommateurs pour parvenir à leurs fins. Le Figaro fait le point sur les risques d'arnaques et les précautions à prendre.

Retour en force des pratiques abusives

Depuis 2007, les marchés de l'électricité et du gaz sont ouverts à la concurrence pour l'ensemble des clients. À côté des fournisseurs historiques (EDF et les entreprises locales de distribution), le marché est désormais constitué d'une trentaine de fournisseurs «alternatifs» . Les consommateurs sont en principe libre de «faire jouer la concurrence» et de choisir le fournisseur dont le contrat proposé est le plus avantageux. Pour ce qui est de l'électricité, une majorité de clients résidentiels privilégie toujours l'offre aux tarifs réglementés des fournisseurs historiques (70% en 2023). Ces «historiques» (EDF et Engie) dominent également le marché du gaz résidentiel (57%).

Pour gagner des parts de marché, les fournisseurs alternatifs font ainsi appel à des démarcheurs téléphoniques. Le but étant de convaincre les clients de résilier leur contrat actuel pour souscrire une nouvelle offre chez un concurrent d'EDF. Ces as de la rhétorique font parfois miroiter des économies à trois chiffres, à condition que le nouveau contrat soit souscrit sur-le-champ. La fin progressive du «bouclier tarifaire» et des tarifs réglementés du gaz ont créé un terrain propice pour les démarcheurs. Comme le souligne la DGCCRF, «certaines personnes malveillantes usent du démarchage téléphonique pour faire signer un contrat d'énergie dont un consommateur n'a pas besoin» . Une partie du démarchage est aussi le fait de véritables usurpateurs, qui, se faisant passer pour de faux commerciaux EDF, incitent les consommateurs à résilier leur offre réglementée pour souscrire chez un autre fournisseur.

«Ne jamais communiquer son numéro de compteur»

Depuis le début de la guerre en Ukraine et l'augmentation des prix de l'électricité et du gaz, ces pratiques se sont envolées. Les appels téléphoniques représentent aujourd'hui 75% du démarchage en matière de fourniture d'énergie. Le phénomène est tel que le Médiateur de l'énergie, spécialiste des litiges entre fournisseurs et consommateurs a tiré la sonnette d'alarme mardi. «Après une période de calme, le démarchage téléphonique semble reprendre» , a-t-il alerté.

L'occasion, pour l'autorité, de rappeler une règle clé: «ne jamais souscrire pendant un appel téléphonique de démarchage» . Dans les faits, la partie est parfois délicate. Rompus à l'exercice, les démarcheurs parviennent souvent à soutirer les informations nécessaires pour résilier le contrat de l'abonné en direct. EDF recommande ainsi de «ne jamais communiquer son numéro de compteur» par téléphone. «En récupérant le numéro de compteur, les arnaqueurs peuvent procéder à la résiliation de votre contrat au profit d'une autre société» , explique la DGCCRF. La même prudence est évidemment de mise en ce qui concerne les «cordonnées bancaires, les papiers d'identité, les factures énergétiques ou les identifiants de connexion à l'espace client» .

Gare aux offres «chocs»

Les tarifs mis en avant par les «conseillers énergies» sont souvent trop alléchants pour être honnêtes. Mieux vaut demander par écrit toutes les informations détaillées sur le contrat proposé (prix du KWh et de l'abonnement) avant de donner suite aux démarcheurs. Et ce, tout en gardant à l'esprit que l'écart de prix entre une offre réglementée et une offre de marché est souvent moins grand qu'espéré. Le gain sur la facture est, en moyenne, inférieur à 10%. À Paris par exemple, «le prix de l'offre de marché avec prix variable la moins chère proposée en juin 2023 était 7% en dessous du niveau du tarif réglementé de vente TTC, pour un client moyen au tarif base 6 kVA consommant 2,4 MWh/an» , évalue la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

Pour être certain que l'offre proposée par le démarcheur est réellement plus intéressante que son offre actuelle, le moyen le plus sûr reste de comparer son contrat avec les autres offres du marché. L'outil le plus fiable reste sans nul doute le comparateur mis en ligne par le Médiateur de l'énergie . Il faut aussi se méfier des faibles mensualités mises en avant par les démarcheurs. En omettant certains surcoûts, elles minorent parfois le montant de la facture finale. Quoi qu'il en soit, la recommandation de la DGCCRF est claire: «Ne prenez pas de décision immédiate, même si tout vous semble clair et que le professionnel semble insistant» . La Répression des fraudes rappelle, au passage, que tout consommateur peut s'opposer au démarchage téléphonique en s'inscrivant sur le site Bloctel .

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