Selon le milliardaire américain, après la déconfiture de l’immobilier commercial et les difficultés des bureaux, ce sera au tour des logements de baisser.
À la manière d’ Emmanuel Macron , qu’il a rencontré le 15 mai dernier à l’Élysée , Elon Musk n’est pas un grand fan d’ immobilier ... Alors que le président de la République est connu pour son patrimoine immobilier fantôme (seule son épouse Brigitte est propriétaire), le patron sud-africain avait défrayé la chronique en mai 2020 en annonçant qu’il se séparait de tous ses biens immobiliers . Officiellement, il aurait empoché près de 130 millions de dollars en se délestant de ses diverses résidences pour devenir locataire.
Dans ces conditions, pas étonnant qu’il joue les oiseaux de mauvais augure en évoquant la passe difficile que traverse actuellement le secteur immobilier, aussi bien aux États-Unis que dans la plupart des économies développées. Il y a quelques jours, il soulignait dans un tweet (voir ci-dessous) : «L’immobilier commercial est en train de fondre rapidement» , ce que la plupart des observateurs américains ne peuvent que constater. Mais c’est la suite de son analyse de la situation qui a fait le plus réagir lorsqu’il précise: «Le prix des logements suivra» .
Banques en faillite
Le bouillonnant entrepreneur s’est bien gardé de prédire dans quelles proportions plongerait l’immobilier résidentiel. Et il n’a pas plus précisé comment il en était arrivé à ce constat. En effet, l’immobilier de bureau subit quelques trous d’air liés à l’installation durable du télétravail et à la baisse des surfaces que cherchent actuellement bon nombre d’entreprises. Quant à l’immobilier commercial, il connaît des difficultés déjà anciennes liées au commerce en ligne, mais surtout il est très sensible à la bonne santé des banques. Or, les États-Unis ont enregistré en peu de temps plusieurs faillites significatives dans ce secteur (Silicon Valley Bank, Signature Bank, First Republic Bank...).
Par contagion de cet environnement déprimé, Elon Musk imagine sans doute que l’immobilier résidentiel ne saurait être épargné. Il n’y a pourtant pas forcément de lien automatique. En France notamment, la crise sanitaire avait démontré la résilience de l’immobilier résidentiel quand d’autres classes d’actifs liées à la pierre connaissaient de sacrés trous d’air. D’ailleurs Glenn Kelman, PDG du réseau immobilier Redfin, n’a pas tardé à répondre à Musk. Il estime, au contraire, que les déboires de l’immobilier commercial et de bureau pourraient alimenter la demande de logements. Selon lui, les personnes qui télétravaillent sont à la recherche de plus d’espaces et de meilleures prestations. Il rappelle au passage que le prix des maisons augmente pour le deuxième mois consécutif et que si les volumes de vente baissent, c’est uniquement lié au peu de biens disponibles sur le marché.
Plus près de chez nous, le spécialiste du logement Henry Buzy-Cazaux martèle depuis des années que les prix de l’immobilier résidentiel doivent baisser en France. Après des décennies de hausse, largement alimentée ces derniers temps par les taux bas, il estime que seule une baisse des prix permettra aux candidats à l’achat de revenir en nombre sur le marché. Et puisqu’ils ont perdu près de 20% de pouvoir d’achat, la baisse (qui peut se lisser sur plusieurs années) devrait finalement être du même ordre selon lui. Maintien des prix, krach, érosion... le match reste ouvert, même si dans l’Hexagone du moins, la perspective qui se dessine actuellement tient de l’érosion avec un réajustement des prix qui intervient lentement mais sûrement.
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