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Est-il rentable de faire construire une maison sans chauffage conventionnel?
information fournie par Le Figaro 03/12/2017 à 07:00

On peut vivre confortablement en se passant de chauffage conventionnel. À condition d’avoir un bâtiment bioclimatique, parfaitement isolé et complètement étanche à l’air. C’est le principe de la « maison passive ».

Une maison passive doit avoir une conception bioclimatique, ce qui implique, dans un premier temps, de choisir un terrain adapté: plat, bien orienté, arboré et sans présence d’éléments susceptibles de masquer les apports solaires (colline, bâtiment…). Ensuite, le maximum de surfaces vitrées doivent être orientées au sud, afin de favoriser les apports solaires passifs en hiver. Pour limiter les surchauffes estivales, les fenêtres doivent être équipées de protections solaires extérieures adaptées et correctement dimensionnées. La présence d’arbres feuillus (qui laisseront passer le soleil l’hiver, mais pas l’été) peut compléter cette protection.

Autre point important, l’isolation. Renforcée (de 35 à 45 cm d’épaisseur suivant les régions), elle doit être réalisée par l’extérieur pour supprimer les ponts thermiques. On appelle ainsi les points du bâtiment où la barrière isolante est susceptible d’être rompue: jonctions entre les planchers et les murs extérieurs, entre la dalle et un balcon…

L’autre spécificité de la maison passive est son étanchéité - presque - totale à l’air. Différents procédés, comme la pose d’une membrane étanche en polyane, permettent arrêter la quasi-totalité des infiltrations. Conséquence de cette étanchéité, le logement doit être ventilé efficacement afin d’éviter le développement d’humidité. Pour cela, il est généralement équipé d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux à échangeur thermique. Ce dispositif permet de ventiler et de (ré)chauffer en même temps: la chaleur de l’air vicié qui sort de la maison est, en effet, récupérée pour réchauffer l’air neuf - mais froid - qui entre.

Une maison passive est-elle plus chère à construire?

À l’usage, une maison passive n’est pas plus onéreuse qu’un logement «classique». Tout au plus faut-il changer régulièrement les filtres de la VMC pour qu’elle puisse continuer à assurer correctement sa fonction. Un budget qui, selon les utilisateurs, revient à quelques centaines d’euros par an.

En revanche, sa construction coûte de 10 à 20 % plus cher que celle d’un bâtiment neuf respectant seulement la réglementation thermique en vigueur (RT 2012). Cet écart devrait se réduire progressivement au fur et à mesure que les techniques de construction se démocratiseront. Ce surcoût s’amortit relativement vite: 15 ans, sur la base d’un kilowattheure d’électricité à 0,08 euro.

En attendant, vous vivez dans une maison claire, ventilée, confortable et très économe en énergie!

Existe-t-il un label certifiant les maisons passives?

Il existe, tout d’abord, le label «Bâtiment passif», ou «Passivhaus», délivré par l’association La Maison passive. Aucune technique de construction n’est imposée. Vous pouvez opter pour une armature en bois, qui permet de monter la maison en quelques jours, ou préférer le traditionnel béton. Pour l’isolation, vous pouvez choisir un matériau biosourcé, comme la laine de bois, ou un produit issu d’une matière première fossile, comme la laine de verre, de roche ou encore le polyuréthane.

À côté du «Passivhaus», on trouve les labels lancés en mars dernier par l’association Effinergie. Ils s’appuient sur la RT 2012, mais y ajoutent de nouvelles exigences. Ainsi, BBC Effinergie 2017, Bepos Effinergie 2017 et Bepos + Effinergie 2017 ne certifient pas que les bâtiments sont passifs, mais qu’ils consomment 20 % d’énergie en moins que ce qui est exigé par la RT 2012. Les logements estampillés Bepos doivent, en plus, produire davantage d’énergie qu’ils n’en consomment. Une performance rendue possible grâce à l’utilisation des énergies renouvelables (solaire, éolien…).

Enfin, l’ensemble de ces labels intègrent la qualité environnementale des matériaux et privilégient ceux peu gourmands en «énergie grise» (énergie nécessaire pour la fabrication du matériau: extraction, conception, transport…). Autant d’éléments qui anticipent déjà la prochaine réglementation thermique, la RT 2020, et la maison du futur!

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