Les prix de l'énergie flambent aussi au Royaume-Uni. Illustration. (Pixabay / Magnascan)
Le mouvement « Don’t Pay UK » prend de l'ampleur au Royaume-Uni depuis juin 2022. Objectif : inciter les Britanniques à ne plus régler leurs factures d'énergie à partir du mois d’octobre prochain pour protester contre la hausse des prix. Un tel mouvement pourrait-il naître en France ?
« Don’t Pay UK » : c’est le nom du mouvement qui agite le Royaume-Uni ces dernières semaines. Comme le rapporte The Guardian , des milliers de personnes protestent contre l'inflation, et plus particulièrement contre la hausse des prix de l’électricité et du gaz depuis le début de la guerre en Ukraine. À titre d’exemple, une facture moyenne s'élevait à 1 400 livres sterling en octobre 2021 (environ 1 600 euros). En octobre 2022, son prix devrait grimper à 3 358 livres sterling (environ 4 000 euros).
Devant cette terrible flambée des prix, la campagne « Don’t Pay UK » incite les citoyens à manifester et à ne plus payer leurs factures d’électricité à partir d’octobre. « Nous ne faisons pas cela par choix. Des millions de personnes à travers ce pays vont être plongées dans la pauvreté cet hiver » , explique une enseignante de Sheffield au Guardian. « Cela fonctionnera, et tout le monde, y compris l'industrie de l'énergie et le gouvernement, le sait » , promet un porte-parole du mouvement, bien décidé à faire pression sur l’État.
La mise en garde du gourvenement
Du côté du gouvernement britannique, on dénonce « un message hautement irresponsable, qui ne fera finalement que faire grimper les prix pour tout le monde et affectera les cotes de crédit personnelles » . Des experts financiers ont alerté les Britanniques sur le risque inhérent au fait de ne pas payer ses factures, qui peut entraîner une surfacturation compensatoire, une augmentation des dettes, et même l’arrêt de l’alimentation en énergie au sein du foyer.
Pas de quoi convaincre les citoyens de stopper leur mobilisation pour le moment. En France, un tel mouvement est difficilement envisageable selon Florence Faucher, spécialiste de la vie politique britannique qui s'est confiée au Parisien . « Au Royaume-Uni, tous les acteurs de l’énergie et de l’électricité sont privés. La pauvreté n’est pas la même, le contexte social non plus, estime-t-elle. En France, par exemple, le gouvernement vient de nationaliser EDF, alors il est difficilement concevable de voir s’exporter une telle désobéissance » .
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