Investissement vert : les clés pour mieux comprendre ce secteur en plein essor
Les investissements dits « responsables » ont atteint le montant de 30 700 milliards de dollars dans le monde l'an dernier. Pour les épargnants, ce secteur nouveau reste encore difficile à déchiffrer. Voici quelques éléments pour mieux appréhender la finance verte.
Fonds dédiés à l'eau ou à l'éolien, investissements à « impact positif » : le vert colore désormais toute la finance. A l'échelle mondiale, l'an dernier, les particuliers détenaient 25% du montant de ces investissements, qui ont atteint la somme vertigineuse de 30.700 milliards de dollars, selon le forum européen de l'investissement responsable Eurosif.
Mais pour le particulier soucieux de voir ses économies servir à protéger l'environnement, le paysage du placement dit « responsable » prend vite des allures de jungle. Pour un néophyte, le premier écueil est celui du vocabulaire.
Souvent aussi rentable qu'un placement classique
Les deux appellations clés en matière de finance verte sont l'ISR (Investissement socialement responsable) et les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).
Les investissements prennent le qualificatif d'ISR lorsqu'en plus de la gestion classique ils intègrent des critères ESG pour concilier performance financière et développement durable. Alors qu'investir dans l'économie verte pouvait être au début moins rentable qu'un placement classique, ce n'est généralement plus le cas aujourd'hui.
Cinq grandes approches
Une fois la terminologie maîtrisée, reste encore à définir une approche. Une étape délicate puisque les considérations éthiques sont propres à chaque investisseur.
C'est pourquoi l'univers des produits verts se divise en cinq grandes approches : l'exclusion (des entreprises aux activités polluantes par exemple), la sélection des meilleurs en termes d'ESG, soit dans chaque secteur soit tous domaines confondus, l'approche thématique (fonds dédié à l'eau...) et l'investissement à « impact positif », qui améliore concrètement une situation.
Choisir les plus méritants d'un secteur est fréquent en France, « c'est compréhensible et cohérent, mais comme cela n'exclut rien, un particulier peut être surpris de trouver une compagnie pétrolière » dans son placement, observe Philippe Mogenot, responsable des ventes chez HSBC GAM pour la France et le Benelux.
Deux labels pour guider l'épargnant
Reste encore à concrétiser son investissement : pour s'aider, l'épargnant peut se raccrocher aux branches des labels, même si elles sont encore clairsemées.
La France en compte deux : l'ISR attribué aux fonds investissant dans des entreprises aux pratiques responsables en matière d'ESG, et le Teec (centré sur l'économie verte, il exclut le nucléaire et les énergies fossiles). Tous deux « apportent une forme de structuration et l'assurance d'un minimum de règles » , estime Philippe Mogenot.
« Il y a actuellement 206 fonds avec le label ISR en France sur quelque 10.000 fonds et 29 pour le label Teec » , détaille Florence Corne, adjointe à la direction des relations avec les épargnants de l'AMF. Et toute la sphère financière attend avec impatience que la Commission européenne crée un label à l'échelle de l'Union. « Cela nous permettrait de parler tous le même langage » , estime Pascal Koenig, associé du cabinet d'audit Deloitte.
Un placement qui reste risqué
Enfin, il ne faut pas non plus oublier qu'un placement vert reste un placement tout court, avec ses règles de base, plus générales. A savoir, énumère Florence Corne, définir « quel est le projet, pour quel horizon de placement, et quel est le degré de risque » .
Et surtout, insiste-t-elle, il ne faut jamais oublier qu'il n'y a « pas de rendement élevé sans risque élevé » . Et que les promesses de performances mirobolantes cachent souvent des arnaques.
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