Avec l’explosion des taux d’intérêt, de nombreux Français renoncent à leur projet d’achat immobilier.
L’achat immobilier perçu comme un privilège-iStock-SB Arts Media
Un luxe pour ¾ des Français
L’achat immobilier serait-il devenu un luxe ? Selon le baromètre de la FFC (Fédération française des constructeurs de maisons individuelles) réalisé par l’Ifop, 74 % des Français envisagent désormais l’achat immobilier comme un investissement réservé à une élite. Damien Hereng, président de la FFC, dresse un lien de causalité direct entre ces chiffres et l’augmentation globale des taux d’intérêt. Il estime ainsi que « les gens sont frappés de plein fouet par les difficultés d’accès au crédit » dans la mesure où les banques exigent de leurs clients un apport personnel plus important, ainsi qu’une épargne de précaution pour faire face aux éventuels coups durs. Selon la même étude, les Français seraient par ailleurs de plus en plus nombreux à envisager le projet d’achat d’une maison (84 % contre 80 % en 2022) plutôt que celui d’un appartement. Pour Damien Hereng, cette tendance est directement nourrie par la modulation des pratiques de travail pendant et après la pandémie.
68 % des ménages renoncent à acheter
Aujourd’hui, plutôt que de mettre leurs finances en péril, un nombre croissant de ménages renoncerait tout simplement à son projet immobilier. Un récent sondage réalisé par OpinionWay pour le réseau Laforêt démontre ainsi que 68 % des Français préfèrent reporter ou annuler leur projet, ciblant comme cause principale la hausse des taux d’intérêt. Ces chiffres sont d’autant plus parlants que les primo-accédants sondés appartiennent à différentes catégories socio-professionnelles et présentent un éventail de revenus varié. Par exemple, les particuliers bénéficiant de revenus importants mais indépendants se retrouvent exclus du crédit immobilier, à cause de l’assurance de prêt.
Des taux en hausse
Selon les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement, les taux de crédit actuels sont compris entre 2.8 % et 3 % sur des prêts de 20 et 25 ans. Le taux d’usure, taux maximal auquel une institution financière peut prêter de l’argent, est passé à 4,24 % en fixe pour un prêt inférieur à une durée de 20 ans début avril. Il s’agit d’un niveau inédit depuis 2015. Les différents taux d’usure devraient poursuivre leur ascension jusqu’au 1er juillet, date à laquelle la mensualisation du calcul prendra fin. Selon les prévisions, ils pourraient atteindre jusqu’à 4,9 %. Bien que ces taux aient pour objectif de protéger les consommateurs tout en ouvrant l’accès au crédit, jumelés à l’inflation ainsi qu’à la hausse générale des prix de l’immobilier, ils forment une combinaison rédhibitoire pour une grande partie des candidats.
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