Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

L’explosion de la taxe foncière fait fuir des acheteurs immobiliers
information fournie par Le Figaro 19/09/2024 à 06:00

À Lisieux (14), un retraité affirme qu’il peine à vendre son logement à cause du montant exorbitant de la taxe foncière. Cet impôt local peut peser très lourd dans le coût d’un crédit immobilier.

La taxe foncière fait fuir des acheteurs immobiliers! Cela paraît impensable et pourtant, c’est la réalité de certains propriétaires. Cet impôt local que paient 34 millions de contribuables, ne cesse d’augmenter. Nice (+19,2%), Saint-Étienne (+15%), Nancy (+14,5%) ou encore Annecy (+14,1%) sont les villes où la taxe foncière a le plus augmenté en 2024. Et cette mauvaise nouvelle devrait se prolonger en 2025 . Des envolées successives qui pèsent de plus en plus lourd dans le budget des acheteurs immobiliers .

À Saint-Étienne (42) par exemple, l’une des villes les moins chères de France (1376 euros le m²), la taxe foncière représente l’équivalent de plus de deux mois de crédit supplémentaire par an, selon le courtier Meilleurtaux. À Perpignan et à Nîmes, elle pèse 1,8 mois de crédit supplémentaire. « Avec la suppression de la taxe d’habitation, les acheteurs sont de plus en plus en sensibles à la taxe foncière comme le DPE , confirme Nicolas Marchais, directeur de l’agence Orpi Marchais Immobilier à Perpignan. Ils le sont encore plus si ce sont des investisseurs locatifs car la hausse de la taxe foncière réduit le rendement locatif . Pour des 2-pièces de 41/42 m² loués environ 500 euros par mois, la taxe foncière avoisine les 900 euros et peut grimper à 1100/1200 euros pour des 3-pièces. »

Le poids de la taxe foncière est souvent inversement proportionnel au prix de l’immobilier. C’est notamment le cas à Paris où, malgré l’explosion de la taxe foncière , l’impôt local ne pèse que 0,3 mois de crédit supplémentaire. Une «broutille» rapportée au coût important du prêt immobilier du fait des prix élevés dans la capitale. Idem à Lyon (0,5 mensualité par an) ou à Bordeaux (0,9 mensualité). « La taxe foncière un indicateur à prendre en compte mais qui n’est pas de nature à remettre en cause un achat immobilier », affirme Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux qui publie, chaque année, une étude sur le poids de la taxe foncière dans le budget des emprunteurs immobiliers, parmi les 30 plus grandes villes de France.

Faire payer les locataires

À Lisieux, dans le Calvados (14), un propriétaire affirme qu’il n’arrive pas à vendre sa maison de 95 m², à cause de la taxe foncière qui s’est envolée de plus de 29% en deux ans, passant de 1700 à 2200 euros. L’équivalent de presque un mois de retraite pour cet ancien restaurateur qui touche 2500 euros de pension depuis qu’il a cessé son activité en 2023. « Les acheteurs fuient quand je leur annonce le montant de la taxe foncière », prétend ce retraité de 63 ans, cité par Capital , qui reconnaît ne pas être « le plus à plaindre ». Si l’on estime à 2100 euros le prix moyen du m² ( Figaro Immobilier ), sa maison vaut 199.500 euros. Pour un emprunt sur 20 ans à 3,6% (hors assurance), la mensualité s’élève à 1224 euros, a calculé Meilleurtaux. « La taxe foncière de 2200 euros pèse donc 1,8 mois de crédit supplémentaire par an », souligne Maël Bernier. Avec un tel score, Lisieux arriverait en deuxième position du classement de Meilleurtaux.

Même si la mairie de Lisieux n’a pas augmenté son taux, qui permet de calculer le montant de la taxe foncière , il reste bien plus élevé que la moyenne nationale: 51,06% contre 35,8%. « Les élus de Lisieux font de belles choses pour la ville mais les propriétaires ne pourront pas toujours assumer les besoins de la mairie », prévient l’habitant de Lisieux. Des rengaines qu’on entend souvent dans la bouche de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) qui réclame que la taxe foncière soit payée en partie par les locataires , dans le cas où le propriétaire n’occupe pas le logement. « Les propriétaires ont le sentiment de payer pour tout le monde car on les prend pour des nantis alors que la plupart ne sont pas riches et que la propriété est un outil social », martèle Sylvain Grataloup, le président de l’UNPI qui dénonce un « problème d’équité fiscale ».

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer