Le stationnement des SUV à Paris trois fois plus cher-iStock-Wirestock.jpg
Que prévoit exactement le texte d’Anne Hidalgo ?
La mesure proposée aux parisiens, via la « votation citoyenne » qui a eu lieu le 04 février dernier, cible les véhicules qui pèsent au moins 1,6 tonne pour les modèles thermiques et hybrides, et 2 tonnes pour les électriques. Elle prévoit de tripler leur tarif horaire de stationnement - soit un tarif pouvant atteindre 18 € de l'heure, et jusqu'à 225 € pour six heures - si le véhicule est « non-résident » de Paris. Les résidents, pour leur part, ne seront autorisés qu'à un seul véhicule « résidentiel » par foyer fiscal.
Pourquoi la mesure est-elle si controversée ?
Tout d’abord, parce que si le débat a été passionné, les Parisiens sont loin de s’être exprimés en masse : seuls 5,68 % d’entre eux se sont en effet déplacés, à l’invitation d’Anne Hidalgo le 04 février dernier. Sur cette proportion, 54,55 % des électeurs ont voté pour "moins de SUV à Paris". Outre le faible taux de participation, et la courte majorité obtenue par le « OUI », les détracteurs de la mesure évoquent aussi le manque de pertinence des véhicules ciblés. En effet, parce la catégorie des « SUV » ne fait pas l’objet de critères officiels dans le monde automobile, la Mairie de Paris est tout simplement partie du principe que ce type de véhicule est lourd, et qu’il pèse "200 kg de plus qu’un véhicule standard". Ainsi, seul le critère de poids du véhicule a été retenu, brouillant le message relatif aux SUV. A titre d’exemple, la Peugeot 2008 - le SUV le plus vendu en France en 2023 - qui représente une masse à vide de 1270 kg en version diesel, et de 1550 kg en version électrique e-2008 ; échappe à la future mesure. En revanche, de nombreuses berlines (telles, par exemple, que la Mercedes Classe A hybride rechargeable), ainsi que des véhicules sept places, breaks ou monospaces non catégorisés SUV devront s'acquitter de la surtaxe. Par ailleurs, certains véhicules 100 % électriques, qui profitent actuellement du bonus écologique seront, paradoxalement, ciblés par la mesure. C’est notamment le cas du SUV compact Peugeot e-3008, qui accuse plus de 2,1 t sur la balance... Ces critères de choix sont jugés injustes par certains Parisiens ayant investi dans des véhicules conformes aux Zones à Faibles Émissions (ZFE) et classés Crit’Air 1, et qui se sentent injustement pénalisés. Les opposants au projet invitent la Mairie de Paris à plutôt surtaxer les véhicules diesel qui, bien que plus légers, sont beaucoup plus polluants qu’un SUV électrique ou hybride.
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