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Pourquoi l’assurance-vie a moins de succès
information fournie par Café de la Bourse 16/02/2021 à 07:05

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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L'assurance-vie, avec un encours à fin novembre 2020 s'élevant à 1 785 milliards d'euros, est de loin le placement préféré des Français. Et pourtant, l'enveloppe a souffert en 2020 d'une décollecte record alors que les livrets bancaires ont enregistré eux des collectes historiques. Est-ce la fin de l'idylle entre les Français et l'assurance-vie, ce placement patrimonial idéal pour valoriser un capital sur le long terme en bénéficiant d'une fiscalité avantageuse ?

Découvrez dans cet article les raisons (nombreuses mais à nuancer) qui peuvent expliquer le désamour récent des particuliers pour l'assurance-vie.

Une décollecte massive en 2020

Depuis le mois de mars 2020 et le premier confinement en France, l'assurance-vie enregistre tous les mois une décollecte. Ainsi, novembre a été le 9ème mois consécutif de décollecte. Depuis le début de l'année 2020 et jusqu'à novembre (derniers chiffres publiés par la FFA), la collecte, négative, est de -7,3 milliards d'euros. À titre de comparaison, la collecte des 11 premiers mois de 2019 représentait 23,3 milliards d'euros. La différence est notable !

Penchons-nous maintenant sur les différents facteurs qui pourraient l'expliquer.

La baisse sans fin du fonds euros

Les Français sont particulièrement averses au risque et si l'assurance-vie les séduit autant, c'est notamment dû au fait que cette enveloppe permet d'investir, en partie ou en totalité, sur un fonds euros, cette poche majoritairement composée d'obligations et garantie en capital. Or, le rendement du fonds euros est en chute libre depuis près de 20 ans. Il est passé en effet de 5,3 % en 2000 à 1,4 % en 2019 et pourrait encore baisser en 2020. Ce taux n'est évidemment pas très attractif, d'autant que les prélèvements sociaux (17,2 %) sont prélevés chaque année sur cette poche du contrat d'assurance-vie.

Notez cependant que la performance du fonds euros permet tout de même de couvrir l'inflation et qu'un investisseur ne perd donc pas d'argent en plaçant des liquidités sur cette enveloppe.

La crise a frappé de plein fouet les UC

La seconde poche de l'assurance-vie est composée de supports d'investissement en unités de compte (UC). Il s'agit de placements sur les marchés financiers, et notamment boursiers, potentiellement plus rémunérateurs mais aussi plus risqués. Et la crise sanitaire et économique de 2020 a particulièrement chahuté ces UC. Les investisseurs ont pu voir leurs encours très fortement chuter lors du krach de mars. Si les cours de Bourse ont depuis bien remonté, le CAC 40 n'a cependant pas retrouver son niveau d'avant-crise. Nombreux sont les investisseurs qui ont pu être pris de court par la tournure des événements et qui ont pu décider, lors de la phase baissière, d'interrompre leurs versements ou de retirer des sous de leur enveloppe.

Pourtant, il eut été plus judicieux, lors de la chute des cours, de réinvestir des liquidités sur son enveloppe afin de profiter du point bas. Les marchés se sont en effet bien repris par la suite. À titre d'exemple, le S&P500 et le Dow Jones, les indices américains, ont dépassé leur plus haut pré-crise.

La taxation des gains

Les gains de l'assurance-vie sont taxés. La taxation varie selon la durée de vie détention du contrat et l'encours. Ainsi, les gains des contrats d'assurance-vie de moins de 8 ans sont taxés lors des rachats à la flat tax, soit 30 % de taxation. Pour les contrats de plus de 8 ans, la taxation n'est plus que de 24,7 % (17,2 % de prélèvements sociaux + 7,5 % d'impôt), à condition toutefois que les sommes détenues en assurance-vie (tous contrats confondus) n'excèdent pas 150 000 euros pour une personne seule et 300 000 euros pour un couple. Sinon, c'est la flat tax qui s'applique.

Si cette taxation est évidemment un frein par rapport à un livret de l'épargne réglementée type livret A ou LDDS qui est entièrement exonéré d'impôt, rappelons tout de même que le contrat d'assurance-vie, contrairement à ces enveloppes, ne comporte pas de plafond. En outre, il affichera quasi systématiquement (taxation comprise) des rendements bien supérieurs au livret A et au LDDS dont le taux est fixé à 0,5 % seulement.

L'accessibilité moindre par rapport aux livrets bancaires

Enfin, l'assurance-vie est un placement relativement facile à souscrire, proposé par quasiment tous les organismes bancaires, mais les délais pour effectuer un rachat peuvent être perçus comme trop long. En effet, même si en théorie, les sommes épargnées sur un contrat d'assurance-vie sont disponibles à tout moment, il faudra souvent 2-3 jours à une ou deux semaines pour pouvoir effectuer un rachat total ou partiel. On est bien loin de l'instantanéité des virements qui peuvent s'effectuer entre un livret bancaire et son compte courant !

Cependant, l'assurance-vie est un placement idéal pour ses investissements moyen-long terme. Le fait de ne pas pouvoir récupérer sa mise dans la minute ne devrait donc pas constituer un problème pour l'épargnant.

4 commentaires

  • 25 février 09:10

    Quid du blocage potentiel par l'état ? Bref nous avons un placement qui rapporte peu, pas mal taxé, pas très rapide a débloquer et qui depuis que les Assureurs forcent le passage en UC est devenu risqué.On comprends vraiment pas le désamour des Français....


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