
Les divers événements de 2022 ont perturbé la compétition entre les grandes surfaces françaises qui maintenait les prix au plus bas. (Photo d'illustration) (Pixabay / IADE-Michoko)
Le litre de SP95 hors taxes en France a connu depuis janvier 2022 une hausse trois fois plus importante que celle observée dans l'ensemble de la zone euro. Cette situation particulière s'explique par un dérèglement du marché français et une désorganisation de la chaîne logistique avec les mobilisations. Les prix pourraient cependant rapidement baisser à nouveau.
En un an, le litre de SP95 hors taxes est passé de 0,67 euro à 0,86 euro, faisant passer la France au bas du tableau des pays européens les moins onéreux en matière de carburant. Cette hausse de 19 centimes, trois fois plus grande que celle observée dans la zone euro, s'expliquerait surtout par une désorganisation du marché et de la chaîne logistique, qui a réduit l'influence prépondérante des grandes surface sur les tarifs, rapporte BFMTV .
Une compétition interrompue
Depuis près de 60 ans, les grandes surfaces utilisent l'essence comme produit d'appel et sont en compétition, proposant aux clients les prix les plus bas possible. Cela a permis à la France de faire partie des pays européens où le carburant était le moins cher. Mais avec l'envolée du prix du baril début 2022, TotalEnergies a proposé des ristournes supplémentaires à celles de l’État. Une mesure qui a cassé ce mécanisme.
En parallèle, les grèves à l’automne 2022 dans les raffineries, et désormais la mobilisation du secteur sur fond de réforme des retraites, continue de perturber la chaîne logistique. « Depuis les grèves de l’automne, tout n’a pas été remis en ordre , explique Dominique Schelcher, président de Système U, à BFMTV . Notre priorité reste d’avoir assez de carburant à vendre. »
Vers une reprise ?
Une fois le climat plus apaisé, les prix devraient retomber avec la reprise de la compétition, selon Olivier Gantois, président de l’Ufip énergies et mobilités, le syndicat professionnel de l’industrie pétrolière. « Cela fait 60 ans que ça fonctionne ainsi , explique-t-il. Je ne pense pas prendre un grand risque en affirmant que cette compétition va continuer. »
Pour le gazole cependant, l’embargo sur les produits russes va continuer à maintenir les prix au plus haut. Au cœur de cette situation, on retrouve par ailleurs la publication du décret encadrant l’interdiction de la publicité sur les produits pétroliers. Une publication que la grande distribution souhaite retarder le plus possible. Des discussions ont été engagées sur ce point avec Bercy.
4 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer