(Crédits: Pexels - Andrea Piacquadio)
Vices cachés, histoires douloureuses, bourbiers juridiques... certaines transactions a priori banale embarquent les protagonistes dans des histoires sinistres. La preuve dans un livre récemment publié.
Dans la majorité des cas de figure, devenir propriétaire immobilier tient plutôt du rêve d'une vie et est source de satisfaction. Mais parfois, la machine s'enraye et du rêve au cauchemar, il n'y a qu'un pas. C'est ce côté de la force qu'ont voulu explorer Philippe Di Folco et Bertrand Pavlik dans leur livre: «Maudites demeures»*. L'occasion de passer en revue quelques histoires parmi les plus sinistres auxquelles les professionnels de l'immobilier ont été confrontés ces dernières années. Des mésaventures présentées en détail dans cet ouvrage, dont certaines ont également été évoquées par Le Figaro immobilier.
Landru et ses multiples adresses
Le célèbre tueur en série du début du 20e siècle aurait assassiné au moins sept femmes avant de se débarrasser des corps en les démembrant et en les brûlant dans ses diverses propriétés. L'une d'entre elles existe toujours du côté de Gambais, petite commune des Yvelines. Elle a même été mise en vente en 2018 pour la somme rondelette de 450.000 euros alors qu'il reste bien des travaux à effectuer. Mais comme le rapportent Philippe Di Folco et Bertrand Pavlik, l'annonce attire surtout des curieux dans un premier temps. Selon la légende locale, l'endroit serait maudit d'autant que les précédents propriétaires sont morts tragiquement (accident de la route pour le mari et suicide de son épouse peu de temps après). Cela n'empêche pas la maison de se vendre finalement en toute discrétion juste avant le confinement.
Château maudit à Boulogne-Billancourt
Une superbe bâtisse, aujourd'hui en ruine, et une histoire compliquée depuis belle lurette. Connue sous le nom de Château Rothschild, cette bâtisse de Boulogne-Billancourt remonte au milieu du 19e siècle et avait été construite à la demande du banquier James de Rothschild pour en faire son lieu de résidence et de réception avec de vastes jardins. L'endroit est abandonné par la famille durant l'Occupation et largement abîmé durant la guerre. Ses propriétaires ne l'occuperont plus jamais et céderont l'essentiel du terrain pour reconstruire l'hôpital Ambroise-Paré et pour la Ville de Boulogne. Le château à proprement parler avec les 2 hectares de terrain restant, finit après bien des péripéties aux mains du groupe immobilier Novaxia qui doit rénover la bâtisse et y construire un projet résidentiel de luxe avant de faire marche arrière sur ce second volet . Toujours est-il que «Maudites demeures» nous rappelle que l'imbroglio juridique autour de cette propriété n'est toujours pas résolu et que la ruine attend toujours de reprendre vie.
Prisons secrètes de la Gestapo
Entre 1900 et 1944, le 16e arrondissement de Paris compte plusieurs adresses occupées par des officines nazies ou collaborationnistes. Parmi elles, le 93 rue Lauriston a été tristement célèbre pour avoir accueilli la «Carlingue», le siège de la Gestapo française tandis que le 180, rue de la Pompe accueille une antenne de cette même Gestapo en 1944. Les auteurs de «Maudites demeures» montrent comment les gestionnaires de ces immeubles, les copropriétaires et même la mairie du 16e arrondissement ont multiplié les efforts et initiatives pour éviter d'apposer des plaques très visibles rappelant l'histoire peu glorieuse des lieux.
Une momie dans le placard
Dans cette affaire de succession peu ordinaire, connue sous le nom de la «momie du Vieux-Lille», une maison Art déco de la métropole nordiste était à l'abandon depuis des années suscitant des nuisances pour le voisinage. Lorsque la porte fermée à clef est forcée, les autorités découvrent sur place un corps momifié. Il faudra une longue enquête généalogique pour remonter jusqu'aux héritiers espagnols du propriétaire, espagnol lui-même, qui vivait là en ermite avant de décéder sur place sans que personne ne s'en préoccupe . Après de multiples péripéties, la maison est vendue par deux fois aux enchères, sans que les travaux de rénovation ne semblent avoir été entrepris pour l'instant...
Et ce ne sont là que quelques anecdotes. D'autres évoquent une pilleuse de châteaux japonaise ou les ravages du syndrome de Diogène sans oublier ce curieux fait divers de la «maison qui saigne» ou encore les très gros soucis que peuvent créer de très petits animaux dans une propriété...
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