Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Retraites: l’exécutif lance le 2e round de concertation
information fournie par Le Figaro 04/09/2019 à 19:15

Retraites: l’exécutif lance le 2e round de concertation (Credit photo: Adobe Stock)

Retraites: l’exécutif lance le 2e round de concertation (Credit photo: Adobe Stock)

Édouard Philippe reçoit pendant deux jours syndicats et patronat à Matignon. Il révélera la semaine prochaine le calendrier et la méthode de la réforme.

L'acte 2 de la réforme des retraites, c'est parti! Après dix-huit mois de concertation et la remise du rapport de Jean-Paul Delevoye le 18 juillet, les partenaires sociaux sont reçus ces jeudi et vendredi à Matignon par Édouard Philippe pour lancer un nouveau round de discussion. Le premier ministre veut les interroger sur quatre points précis. «D'abord comment est-ce qu'ils voient, eux, le futur système de retraite, quels paramètres ils retiennent sur les conditions d'ouverture des droits à la retraite, sur les éléments de solidarité, sur les taux de cotisation», a-t-il indiqué à la sortie du séminaire gouvernemental ce mercredi.

Édouard Philippe sondera également ses interlocuteurs sur la manière d'arriver en 2025 à l'équilibre financier, le rythme au-delà de la transition et la méthode de la réforme. «Quand on refonde un système de retraite (…) on ne le fait pas dans la précipitation et on ne le fait pas de façon verticale: on écoute, on questionne, on apprend et on tient compte de ce qu'on entend», a assuré le chef du gouvernement qui dévoilera la semaine prochaine la méthode et le calendrier à venir.Prévu fin 2018, le projet de loi a déjà été repoussé à mi-2019, puis fin 2019 et est désormais attendu mi-2020, probablement après les élections municipales.

Force ouvrière ouvrira le bal jeudi matin, suivi de la CFTC, puis l'après-midi de la CFDT, du Medef et de la FNSEA. Les entretiens reprendront vendredi avec, dans l'ordre, l'U2P, l'Unsa, la CGT, la CFE-CGC puis la CPME. Les syndicats hostiles à la réforme depuis le départ, FO et CGT en tête, attendent peu de cette rencontre. «On y va par politesse républicaine. Mais on ne participera pas au 2 e round de concertation. Nous n'avons pas changé d'avis et demandons toujours le retrait de ce funeste projet», indique Philippe Pihet, le négociateur FO, dont le syndicat appelle à la mobilisation le samedi 21 septembre. La CGT aura sa propre manifestation le 24.

À l'inverse, pour la CFDT, seul soutien de la réforme, «les choses vont dans le bon sens, affirme Frédéric Sève, son négociateur. Nous, le rapport Delevoye, si on enlève l'âge pivot, on le prend!». Une position qui n'a pas échappé au président de la République qui, le 26 août dernier, a marqué sa préférence pour la durée de cotisation plutôt que l'âge pivot. «Cela signifie que l'accord prime sur tout. C'est un état d'esprit favorable à la discussion», note Frédéric Sève.

Cette concession à la CFDT ulcère en revanche le syndicat représentatif des cadres, la CFE-CGC. «Ça ne va pas du tout, fustige son “M. Retraite”, Serge Lavagna. Un cadre avec un bac + 5, si on lui impose 43 à 45 ans de cotisation, il ne part pas avant 67 ans.» La prise de position inattendue du chef de l'État a également été peu appréciée par le patronat, pourtant soutien de la réforme. «Nous sommes dans un esprit constructif mais avons été interloqués par la sortie présidentielle car la durée de cotisation est antinomique avec la philosophie d'un système en points», réagit Éric Chevée, de la CPME. «Ça ne suffira pas financièrement», a aussi prévenu Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, qui ne soutiendra pas une réforme sans avancée sur l'âge.

En réalité, l'exécutif est maintenant sur une gestion politique du temps, plus que sur des questions techniques. Ce second round de discussion doit surtout permettre au gouvernement de préparer l'opinion pour mieux lancer sa grande «concertation citoyenne», dont la forme reste à définir. «Je tiens à un grand débat», a prévenu Emmanuel Macron, souhaitant que ce chantier «incarne le changement de méthode» initié après la crise des «gilets jaunes».

Casse-tête en perspective

Le gouvernement va devoir articuler trois discussions: le passage technique du rapport Delevoye à un texte de loi, la consultation citoyenne avec les Français et les discussions professionnelles avec les régimes spéciaux, les enseignants, les infirmières, les aides soignantes dont le président a reconnu qu'il fallait revaloriser les carrières avant la réforme. Un casse-tête en perspective.

Au final, tous attendent des éclaircissements alors que la cacophonie gouvernementale dure depuis le printemps. «Ça varie tellement d'une semaine à l'autre, d'un ministre à l'autre, qu'on est dans la plus grande incertitude», soupire un dirigeant syndical. Et l'harmonie est loin d'être totale entre Édouard Philippe et Jean-Paul Delevoye, qui divergent sur le tempo de la réforme et n'ont pas les mêmes contraintes. Le haut-commissaire a pour mission de construire un système de retraite pour les 50 prochaines années, sans impact sur ce quinquennat, alors que le premier ministre recherche des économies immédiates.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer