La DGCCRF lance un site pour que les consommateurs signalent les fraudes, arnaques et autres défauts d’hygiène qu’ils constatent dans leur vie quotidienne. Il devrait lui permettre de mieux cibler ses enquêtes.
Vouz avez constaté la présence en rayon d’un produit périmé? Un cafard dans un restaurant? Vous avez subi une fraude à la rénovation énergétique? L’hôpital ou la clinique ou vous avez séjourné vous a facturé un supplément indu? Vous pouvez désormais signaler ces erreurs, manquements ou fraudes sur le nouveau site lancé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), SignalConso. Jusqu’à présent, il n’était possible de saisir la DGCCRF que par courrier, téléphone ou e-mail. Le lancement de SignalConso vient simplifier la tâche des consommateurs qui souhaitent porter un manquement à l’attention des autorités, et bénéficier de conseils pour agir et obtenir réparation.
Ils pourront par ailleurs suivre leur réclamation. Celle-ci sera transmise à l’entreprise concernée, qui pourra répondre et indiquer de quelle façon elle compte remédier aux dysfonctionnements constatés. En cas de signalement d’un défaut d’hygiène dans un restaurant (la présence de souris a par exemple été constatée), elle pourra par exemple indiquer qu’elle compte recourir aux services d’une entreprise spécialisée, et joindre le contrat signé. « Ce site est aussi un outil de relations clients pour les entreprises », explique Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie. Certaines entreprises de la distribution, qui ont les moyens de répondre aux récriminations des clients, se sont montrées intéressées par ce service, assure le ministère. Lors de la phase de test, les deux tiers des entreprises ont répondu aux critiques qui leur étaient faites.
Mieux cibler les contrôles
« Le site va aussi nous permettre d’utiliser nos moyens humains à meilleur escient, et de resserrer les mailles de nos contrôles », explique Agnès Pannier-Runacher. La DGCCRF concentrera en effet ses efforts sur les entreprises qui ne répondent pas à leurs clients, ou dont la réponse n’est pas jugée satisfaisante par ces derniers. La base de données ainsi constituée permettra aussi à la DGCCRF de relever les entreprises qui font l’objet de nombreux signalements et de les contrôler. À l’inverse, elle «ne fera pas perdre de temps à celles qui ont déjà pris des mesures» pour remédier aux manquements signalés.
La base de données de la DGCCRF restera privée, afin que des entreprises ne soient pas injustement clouées au pilori. En revanche, lorsque des fraudes sont constatées et vérifiées, la DGCCRF pratiquera le «name and shame» , afin de dissuader les entreprises de frauder.
L’association de consommateurs CLCV a jugé que ce site « répond aux attentes des consommateurs, souvent perdus lorsqu’ils font face à un litige ». Son président, Jean-Yves Mano, a seulement regretté que demeure un site de signalement distinct pour les produits qui nécessitent d’être rappelés pour des raisons sanitaires. Un tel site est en effet en préparation et devrait être lancé cet été.
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