Agriculteurs contre accord Mercosur : Macron dénonce un "mercantilisme du siècle d'avant"
information fournie par Boursorama avec Media Services 12/12/2024 à 14:41

En première ligne des pays opposés à cet accord de libre-échange, la France réclame les mêmes normes environnementales et sanitaires en vigueur dans l'UE pour éviter "une concurrence déloyale" entre agriculteurs européens et sud-américains.

Emmanuel Macron, à Varsovie, le 12 décembre 2024 ( AFP / WOJTEK RADWANSKI )

En visite à Varsovie, Emmanuel Macron a martelé jeudi 12 décembre son opposition à l'accord de libre-échange conclu entre l'UE et les pays sud-américains du Mercosur, en soulignant que les agriculteurs européens ne pouvaient être "sacrifiés" au nom de principes du "siècle" passé.

"Très clairement, nos agricultures ne seront pas les sacrifiées au fond d'un mercantilisme du siècle d'avant" , a-t-il dit au côté du Premier ministre polonais Donald Tusk, dont le pays s'oppose aussi à cet accord.

Le projet de traité, discuté depuis 1999, vise à supprimer la majorité des droits de douane entre l'Union européenne et le Mercosur afin de créer un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs, soit le "plus grand partenariat commercial et d'investissement jamais vu", selon Ursula von der Leyen.

Le président du Paraguay appelle à "dépasser nos peurs"

L'alliance syndicale agricole majoritaire française FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA) a pour sa part intensifié ses actions de protestation ces dernières semaines, pointant "une provocation pour les agriculteurs européens qui appliquent les standards de production les plus élevés au monde". L'organisation européenne des syndicats agricoles majoritaires, le Copa-Cogeca, appelle "les États membres et le Parlement européen à se mobiliser contre cet accord".

Côté sud-américain, le président du Paraguay a assuré lundi que l'accord UE-Mercosur bénéficiera "principalement" à l'Europe. "Il faut essayer de mieux comprendre, il faut dépasser nos peurs", a ainsi estimé Santiago Peña, pour qui "les processus de changement sont toujours difficiles, car ceux qui sentent qu'ils vont perdre un privilège sont les premiers à le découvrir et la grande majorité de ceux qui en bénéficieront sont les derniers à le savoir".