Commission d'enquête sur les JO : "On est censés être à l'euro près et là, on a une dépense colossale", épingle LFI
information fournie par Boursorama avec Media Services 06/08/2024 à 12:46

La députée LFI-NFP de Seine Maritime, Alma Dufour, à Paris le 5 décembre 2023. ( AFP / MIGUEL MEDINA )

"On est censés être à l'euro près en terme d'argent public, et là, on a une dépense absolument colossale, des rallonges budgétaires décidées sans vraiment contrôle démocratique, sans contrôle de ce qui va rentrer à la fin dans les caisses de l'Etat", a détaillé la députée LFI-NFP de Seine Maritime, Alma Dufour, au micro de France Info ce mardi 6 août.

La ferveur a gagné Paris depuis le début des Jeux olympiques. Avec pour l'instant 48 breloques, dont 13 en or, la France est troisième dans le tableau des médailles, derrière les Etats-Unis et la Chine. "Ca fait du bien", a reconnu la députée LFI-NFP de Seine Maritime, Alma Dufour, au micro de France Info ce mardi 6 août. "On voit que les gens, après les deux dernières années qu'ils ont vécu, sont contents d'avoir de quoi se réjouir un petit peu, même si tout n'est pas rose dans ces jeux et on a tiré la sonnette d'alarme sur plusieurs choses qui nous paraissent très problématiques", a-t-elle ajouté.

En effet, le 25 juillet dernier, LFI a annoncé son projet de mettre en place une commission d'enquête sur les JO. "On se pose la question de la rentabilité de ces jeux pour l'économie nationale, sur les investissements colossaux qui ont été réalisés", a dénoncé Alma Dufour.

"Ce qui choque les gens, c'est qu'on a dépensé 1,5 milliard d'euros pour rendre la Seine baignable alors qu'on a des problèmes d'accès à l'eau potable dans des territoires d'outre-mer. Expulser des étudiants à la pelle, expulser des personnes en précarité de logement... les choix devront être mesurés par rapport à l'efficacité de l'argent public qui a été investi. Beaucoup de choses posent problème dans ces jeux, cela n'enlève en rien le plaisir du sport", a ajouté la parlementaire.

Gabriel Attal promet "de très fortes retombées économiques dans les années à venir"

Puis de poursuivre : "Il pleut dans des lycées, il y a des problèmes d'ascenseurs dans des HLM, des problèmes d'insalubrité colossaux dans les logements sociaux. Ce sont des problèmes d'infrastructures du quotidien qui ne seront pas forcément résolus par les infrastructures sportives, même si elles sont quand même bienvenues - en partie. On est censés être à l'euro près en terme d'argent public, on est censés contrôler la dépense publique, et là, on a une dépense absolument colossale, des rallonges budgétaires décidées sans vraiment contrôle démocratique, sans contrôle de ce qui va rentrer à la fin dans les caisses de l'Etat. C'est tout à fait normal que les parlementaires aient un droit de regard sur comment on utilise l'argent public en France", a enfin estimé la députée.

Début août, le Premier ministre, Gabriel Attal a assuré de son côté que l'"on peut s'attendre à de très fortes retombées des JO en matière touristique et donc économique dans les années à venir", prenant l'exemple des Olympiades de Londres qui avaient engendré des conséquences positives "pendant quatre, cinq, voire six ans après". "Ces Jeux sont très positifs pour le pays, à tous points de vue", a promis le chef du gouvernement.