Éboueurs : la mairie de Paris va étaler les retenues sur les salaires des grévistes, Anne Hidalgo se justifie
information fournie par Boursorama avec Media Services 30/03/2023 à 13:00

Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a jugé "absolument inacceptable et incompréhensible" la "gestion militante de la grève" par l'Hôtel de Ville.

Anne Hidalgo à Bruxelles, en Belgique, le 28 novembre 2022. ( BELGA / HATIM KAGHAT )

Gestion "partisane" ou pratique habituelle ? La décision de la mairie de Paris d'étaler sur plusieurs mois les retenues sur salaires des grévistes, provoque la colète du gouvernement. Rien de surprenant en "fin de conflit", a rétorqué jeudi 30 mars Anne Hidalgo.

"Il y a des lois dans ce pays et nous les respectons. Elles prévoient qu'en matière de grève, il y a des étalements possibles ", a dit lors d'un entretien l'élue socialiste, soutien du mouvement social.

Selon Le Parisien , la direction des ressources humaines de la Ville a demandé dans un mail à tous les services administratifs "d'étaler la saisie de ces jours de grève sur plusieurs mois de paie, dès lors qu'un agent aura été gréviste plus de deux jours à ce titre sur un mois donné". Dans le même mail, la DRH stipule que "les jours de grève relevant d'autres préavis (non liés à la réforme de retraites) ne sont pas concernés par cette mesure".

"Gestion militante de la grève"

De quoi faire bondir le gouvernement, dont Anne Hidalgo est une opposante notoire. Le préfet de région Marc Guillaume a écrit deux fois à l'exécutif parisien, le 8 février puis le 15 mars, soulignant que la mairie devait procéder "à une retenue proportionnée à la durée de la grève", puis que ces retenues devaient s'effectuer "au plus tôt , c'est-à-dire dans le mois qui suit la ou les journées de grève et au plus tard avant la fin du second mois".

"Comme nous l'avons toujours fait, nous procédons aux retenues sur les jours de grève", répond Anne Hidalgo.

"Mais comme partout, en négociations avec les syndicats, il y a toujours, dans tous les protocoles d'accord de fin de conflit, une clause spécifique sur l'étalement des sommes liées aux jours de grève", affirme l'édile, ancienne inspectrice du travail.

Lundi sur CNews , le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a jugé "absolument inacceptable et incompréhensible" la "gestion militante de la grève" par l'Hôtel de Ville, lui demandant "d'appliquer la loi".