Énergie : l'électricité en France sera bientôt plus compétitive qu'aux États-Unis, "garantit" le PDG d'EDF sortant, Luc Rémont
information fournie par Boursorama avec Media Services 23/04/2025 à 11:37

Certaines entreprises "imaginent que EDF est fondé en fait à subventionner leur décarbonation", a analysé Luc Rémont. Mais "même avec un autre PDG, ce ne sera pas le cas".

( AFP / MIGUEL MEDINA )

L'électricité française est "la plus compétitive en Europe", et sera bientôt "plus compétitive" qu'aux États-Unis, a assuré mardi 22 avril le PDG sortant d'EDF, Luc Rémont. Les industriels les plus consommateurs d'énergie se plaignent de tarifs trop élevés, participant, selon eux, a la mauvaise compétitivité économique du pays.

Luc Rémont était auditionné par la commission d'enquête au Sénat sur les aides publiques aux grandes entreprises, à deux semaines de la fin de son mandat. Le 5 mai, l'assemblée générale d'EDF entérinera le choix de l'Élysée de nommer le directeur général de Framatome, filiale d'EDF, Bernard Fontana , en remplacement de Luc Rémont poussé vers la sortie fin mars. Cette éviction a mis fin à des mois de tensions entre EDF et l'État actionnaire d'une part et avec les industriels d'autre part. Les plus gros d'entre eux, les industriels très gourmands en électricité, qui négocient avec EDF pour des contrats à long terme, lui ont reproché des prix de l'électricité trop élevés pour assurer leur compétitivité.

À peine de quoi couvrir les coûts de production

"L'électricité, je garantis qu'elle est la plus compétitive en Europe aujourd'hui et que vis-à-vis des Etats-Unis (...) aujourd'hui, à l'exception de deux ou trois États, mais demain sur tous les états américains, notre électricité sera plus compétitive ", a déclaré le PDG devant la commission présidée par le sénateur LR Olivier Rietmann avec le rapporteur communiste Fabien Gay.

Aujourd'hui, le prix de l'électricité pour la France sur les marchés de gros pour livraison 2026 se situe à un peu moins de 60 euros du MWh , soit à peine de quoi couvrir les coûts de production d'EDF pour son parc nucléaire actuel, a-t-il défendu en réponse aux reproches des industriels. Pour le PDG, ce n'est pas à l'entreprise publique de "compenser" par le prix de l'électricité les écarts sur le prix du gaz, une énergie importée en Europe notamment de Norvège, des États-Unis et de la Russie.

"On ne va pas se mettre à subventionner des industriels français qui sont à 90% au gaz pour certains", au risque de se voir reprocher un abus de position dominante par les autorités de la concurrence, a-t-il souligné.

"Voilà la réalité de ce débat qui encore une fois, concerne un tout petit nombre d'entreprises qui imaginent que EDF est fondé en fait à subventionner leur décarbonation. Ça ne sera pas le cas. Ils peuvent l'imaginer même avec un autre PDG, ce ne sera pas le cas", a-t-il assuré.