Entrepreneurs : les destructions d'emplois de patrons s'accélèrent, surtout dans les très petites structures
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/08/2024 à 09:24

Les gérants de structures de moins de cinq salariés représentent près de neuf pertes d'emploi sur 10.

( AFP / LOU BENOIST )

Quelque 30.000 emplois de chefs d’entreprises ont été perdus au premier semestre, surtout dans les petites structures, un cinquième de plus que l'an dernier à même époque, selon l'association GSC et le cabinet Altares publiée en juillet.

Cela a ainsi concerné 29.958 personnes sur les six premiers mois de l'année, une hausse de 18,4% sur un an . Altares avait dénombré 57.729 défaillances d'entreprises en 2023, en augmentation de 35,8% par rapport à 2022. L'âge médian des entrepreneurs concernés est de 45,8 ans.

Malgré "l'envie d'entreprendre" qui règne en France depuis une vingtaine d'années, "environ quatre entreprises sur dix ne souffleront pas leur cinquième bougie", remarque dans le communiqué publié dimanche Thierry Millon, directeur des études Altares, évoquant "le traumatisme" subi par ces patrons, en particulier "le tiers âgés de plus de 50 ans qui envisageront plus difficilement leur rebond".

Les gérants de structures de moins de cinq salariés représentent près de neuf pertes d'emploi sur 10 . Le nombre de dirigeants d'entreprises de 6 à 9 salariés touchés est en hausse de 40,2% à 1.661, celui des patrons de PME de 10 à 19 salariés augmente de 31,1% à 1.378.

"Structures financières insuffisantes"

Ces entreprises souffrent de "structures financières insuffisantes qui les fragilisent", remarque l'étude. Les dirigeants de structures dont le chiffre d'affaires est inférieur à 500.000 euros représentent 76,5% des personnes touchées. La hausse des pertes d'emplois est similaire entre catégories d'âge, de 15,8% pour les moins de 26 ans (2,5% des personnes concernées) à 19,7% pour les 41-50 ans (28,6%).

La crise de l'immobilier affecte l'ensemble des professionnels de la construction : 7.669 chefs d'entreprises ont perdu leur emploi au premier semestre (+34,2%). Le commerce a perdu 6.456 dirigeants (+15%), celui du transport et de la logistique 1.296 (+30,5%), et celui du service aux entreprises 3.716 (+18,2%).

Les pertes d'emplois sont nombreuses dans l'hébergement, restauration, débit de boissons (3.734), mais avec une progression moindre (+7,6%).

Un quart des pertes d'emplois (7.215, +32%) sont en Île-de-France. Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France sont les plus épargnées avec des hausses respectives de 9,5% et 6,6%.

"Nos créateurs d'emplois et de richesses sont abandonnés dès lors que leur navire chavire", regrette Anthony Streicher, président de l'association GSC (garantie sociale des chefs d'entreprises), une assurance-chômage volontaire créée par les organisations patronales pour les travailleurs indépendants. Pour lui, cela doit être "un sujet prioritaire" pour le nouveau Premier ministre.