Hausse d'impôts des "plus fortunés" : "Il faut aller au-delà des 0,3%", juge Alexis Corbière, plaidant pour une "révolution fiscale" information fournie par Boursorama avec Media Services 03/10/2024 à 14:58
Taxer les plus fortunés, "c'est la moindre des choses", a estimé Alexis Corbière, député L'Après (ex-LFI) de Seine-Saint-Denis, au micro de France Info ce jeudi 3 octobre.
Une contribution "exceptionnelle" au redressement des finances publiques sera demandée par le gouvernement aux Français "les plus fortunés" dans le cadre du projet de budget 2025. Selon le ministre du Budget Laurent Saint-Martin ce jeudi 3 octobre sur France 2, celle-ci ne concernera que "0,3%" des ménages, soit environ 65.000 d'entre eux en France, sur les 20 millions de foyers s'acquittant de l'impôt sur le revenu.
Taxer les plus fortunés, est-ce une bonne idée ? "C'est la moindre des choses", a jugé Alexis Corbière, député L'Après (ex-LFI) de Seine-Saint-Denis, au micro de France Info ce jeudi. Il faut même, d'après lui, " aller au-delà des 0,3%", proposant "une révolution fiscale" qui "crée les conditions" permettant d'éviter de "toucher à 80 à 90% des ménages". "Mais les 10% les plus riches, on doit davantage les solliciter", a poursuivi le député, ajoutant dans la balance "tous les surprofits qui sont réalisés par des groupes, qui versent encore plus de dividendes à leurs actionnaires". "Tout cela doit être réorienté vers des dépenses publiques utiles", a estimé Alexis Corbière.
Puis d'ajouter : "Il y a un débat de fond là-dessus : pourquoi le déficit a-t-il été creusé ? Pas parce qu'on a trop dépensé, mais parce qu'il y a eu moins de recettes."
Un effort "exceptionnel" et "temporaire"
Alexis Corbière a également regretté le fait que "les 0,3% des plus riches" aient "amassé une fortune incroyable." "Les 500 personnes les plus riches possèdent l'équivalent de 52% de notre PIB", a-t-il souligné, déplorant "des choses qui ont augmenté sous Emmanuel Macron".
Ce jeudi, le ministre du Budget et des Comptes publics, rattaché à Matignon, a justifié la mesure : "Après les années de protection de l'emploi, des revenus, de la croissance que nous avons eues ces dernières années, nous pouvons demander légitimement aux contribuables les plus fortunés de participer exceptionnellement, temporairement à cet effort de redressement". A la question de savoir si cette contribution, dont il n'a pas précisé les modalités, porterait sur une période d'un an, il a répondu : "Nous verrons cela dans le débat, mais il faut que ce soit temporaire, de la même façon que pour les très grandes entreprises, il faut que cela soit temporaire".