Le Kremlin n'exclut pas une annexion de la région ukrainienne de Kherson information fournie par Reuters 11/05/2022 à 13:48
(Reuters) - Le Kremlin n'a pas exclu mercredi une annexion de la région de Kherson, dans le sud-est de l'Ukraine, mais à condition que la Russie dispose pour cela d'une solide "base légale", comme cela avait été cas, selon la présidence russe, après le référendum qu'elle avait organisé en Crimée en 2014.
Interrogé sur une information de l'agence russe Tass selon laquelle les autorités mises en place par Moscou dans la région de Kherson occupée par l'armée russe ont l'intention de demander au président Vladimir Poutine leur rattachement à la Russie, le porte-parole du Kremlin a répondu qu'il appartenait "aux habitants de se prononcer".
Dmitri Peskov a ajouté qu'il faudrait pour cela une solide base légale, "comme cela avait été le cas pour la Crimée".
En 2014, la Russie avait justifié l'annexion de la Crimée par un référendum organisé seulement un mois après l'occupation militaire de la péninsule. Le rattachement de la Crimée à la Russie n'a été reconnu ni par Kyiv, ni par la communauté internationale.
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a prévenu le 23 avril que les négociations de paix seraient remises en cause si la Russie organisait des "pseudo-référendums" visant à justifier l'annexion des territoires qu'elle a conquis dans les régions de Kherson et Zaporijjia.
L'armée russe affirme contrôler la totalité de la région de Kherson depuis le mois dernier et elle s'est aussi emparée d'une partie de la région de Zaporijjia le long de la mer d'Azov, dont la ville de Berdiansk.
Leur annexion permettrait à Moscou de créer une continuité territoriale entre la Crimée et les républiques séparatistes de l'est de l'Ukraine, autoproclamées en 2014. La "république de Donestk" englobe désormais Marioupol, le grand port sur la mer d'Azov, à l'exception de l'usine métallurgique Azovstal qui résiste encore.
Première ville d'importance conquise par l'armée russe après le début de son offensive en Ukraine le 24 février, Kherson a été pendant des semaines le théâtre de manifestations contre l'occupation russe.
(Reportage Reuters, version française Tangi Salün, version française Jean-Michel Bélot)