Réforme des retraites : 48% des cadres se disent prêts à manifester et 42% à se mettre en grève, selon un sondage
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/09/2022 à 14:53

Des manifestants défilent avec des pancartes de la CGT lors du 1er mai 2022 à Toulouse. ( AFP / VALENTINE CHAPUIS )

Selon un sondage Viavoice avec le cabinet Secafi, commandé par l’UGICT-CGT et dévoilé par France Info ce lundi 26 septembre, 48% des cadres se disent prêts à manifester pour défendre leur retraite.

La réforme des retraites promet des débats houleux. L'exécutif décidera "d'ici la fin de la semaine" s'il l'inclut ou non dans ses textes budgétaires, présentés ce lundi 26 septembre en Conseil des ministres. La réforme ne fait pas l'unanimité auprès des parlementaires, le gouvernement n'exclut pas le recours à l'article 49.3 de la Constitution.

La rue ne sera visiblement pas non plus épargnée par les tensions. Selon un sondage Viavoice avec le cabinet Secafi, commandé par l’UGICT-CGT et dévoilé par France Info ce lundi 26 septembre, 48% des cadres se disent prêts à manifester pour défendre leur retraite et 42% pourraient même se mettre en grève. D'ailleurs, certains syndicats organisent dès jeudi une journée de grève et de manifestation.

56% pour un âge légal de départ à la retraite à partir de 60 ans

Autres chiffres importants de ce sondage : 82% des cadres veulent que leur pension de retraite soit au moins égale à 75% de leur salaire de fin de carrière. Sur l'âge légal de départ, ils sont plus de la moitié, 56%, à vouloir partir à partir à 60 ans, en prenant en compte les années d’études.

D'après Sophie Binet, la secrétaire générale adjointe de la CGT des cadres, "cette population ne se sent plus la bienvenue dans l’entreprise, lucide sur la place qui leur est accordée", cite France Info, soulignant également "l'usure mentale" des travailleurs après 60 ans.

Ce lundi sur BFMTV, la Première ministre Elisabeth Borne a confirmé qu'il y aurait un "décalage progressif de l'âge effectif de départ à la retraite", mais que l'exécutif n'avait "pas prévu de décaler l'âge du taux plein" automatique actuellement à 67 ans. Elle a aussi assuré qu'elle pousserait pour "la recherche de compromis" , sur les retraites comme sur le projet de budget 2023 présenté ce jour, sans pour autant exclure le recours à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf motion de censure. "Ma méthode c'est le dialogue, la recherche de compromis. En même temps, les Français ne comprendraient pas qu'on soit bloqués", a-t-elle affirmé.

Hausse du temps de travail des cadres

Outre les retraites, le sondage pointe également le temps de travail des cadres : ils sont 20% à travailler plus de 49 heures par semaine - en hausse de cinq points par rapport au dernier baromètre. Pour rappel, le seuil d’alerte pour la santé est fixé à 45 heures. Selon l’UGICT-CGT, le télétravail, même s'il répond aux aspirations des cadres, pourrait être la cause de cette augmentation en favorisant les horaires atypiques, tout particulièrement pour les femmes.

Enfin, le pouvoir d'achat des cadres a chuté : la baisse des salaires atteint 3,7% pour les cadres sur un an, contre 2,7% pour les employés. La CGT l'explique par le fait que "les cadres sont exclus des augmentations collectives", cite encore France Info.