Sanofi veut céder la moitié d'Opella à l'américain CD&R, Bercy prend acte
information fournie par Reuters 11/10/2024 à 11:41

Le logo de Sanofi

Sanofi a annoncé vendredi être entré en négociations avec le fonds de capital-investissement américain Clayton Dubilier & Rice (CD&R) pour lui céder une participation de contrôle de 50% dans Opella, sa division de santé grand public qui détient notamment la marque Doliprane.

Le groupe pharmaceutique français n'a pas donné de détails sur les termes de l'accord, précisant que "d'autres informations sur la séparation potentielle d'Opella seront communiquées en temps voulu, lorsqu'une décision aura été prise".

Les Echos et le Monde avaient rapporté jeudi que des négociations étaient en cours entre Sanofi et CD&R en vue d'une cession d'Opella.

Selon Les Echos, CD&R a proposé un prix de 15,5 milliards d'euros pour la participation ciblée, une valorisation qui représenterait 11 à 13 fois le résultat opérationnel du pôle de santé grand public.

"Le projet potentiel d'indépendance d'Opella s'inscrit dans la stratégie de Sanofi de se concentrer sur les médicaments et les vaccins innovants", a déclaré Sanofi dans son communiqué.

Le géant pharmaceutique y décrit Opella comme "une entité autonome au sein de Sanofi, avec des ressources dédiées pour la R&D, la production, le digital, et avec sa propre feuille de route en matière de développement durable."

Selon Sanofi, sa filiale santé grand public emploie plus de 11.000 personnes et a atteint une croissance de 6,3% à taux de change constants en 2023.

L'américain CD&R était en concurrence avec le fonds français PAI Partners pour le rachat d'une participation dans Opella.

GARANTIES

La possibilité d'une vente d'une participation dans Opella à un acteur étranger est suivie de près par le gouvernement français.

Dans un communiqué, Antoine Armand, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, et Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l’Industrie, disent avoir pris acte de ces discussions et rappelé que des engagements économiques seront exigés en cas d'accord.

Le "gouvernement souhaite préserver et développer ces sites performants économiquement" en France, ont-ils affirmé.

"Nous avons indiqué qu'un certain nombre d'engagements économiques seront exigés de la part de Sanofi et du futur repreneur CD&R", ont-ils ajouté.

Ils demandent de garantir le maintien du siège et des centres de décisions en France, de préserver l'empreinte industrielle française de la filiale et d'assurer l'approvisionnement du marché pour protéger "la sécurité sanitaire des Français".

Bercy a également rappelé la possibilité, pour l'Etat, de mobiliser son dispositif de contrôle des investissements étrangers en France.

Le titre Sanofi, qui a pris 11,8% depuis le début de l'année, cédait 0,26% à 08h12 GMT à la Bourse de Paris. Le CAC 40 avançait de 0,12% au même moment.

(Rédigé par Mara Vîlcu et Florence Loève, édité par Augustin Turpin et Kate Entringer)