
( AFP / SAMEER AL-DOUMY )
Plusieurs marques ont décidé de se passer du Black Friday, qui se tient vendredi 25 novembre cette année. Cette journée annuelle est pourtant l'une des plus lucratives de l'année, mais des motifs éthiques ont poussé plusieurs plateformes de vente sur internet à faire l'impasse sur cette promotion annuelle.
Alors que plus de la moitié des Français envisagent d'acheter lors du Black Friday et que 30% s'y refusent*, plusieurs marques ont pris la décision de boycotter la journée annuelle de promotion originaire des États-Unis , qui a lieu vendredi 25 novembre.
Par exemple, le site eBay France ne fera pas de promotion de Black Friday. Cette décision inédite a été mûrement réfléchie par la plateforme,qui a bien jaugé le sacrifice financier de son initiative mais "à long terme, mise sur la croissance" des produits de seconde main, explique à l'AFP Sarah Tayeb, sa directrice générale adjointe.
D'autres sites de vente en ligne, tels Back Market et Leboncoin, ont lancé des campagnes de marketing expliquant que "le Black Friday, c'est toute l'année" sur leur site de produits d'occasion.
Dans le secteur de la mode émergent des initiatives similaires comme celle de Vestiaire Collective, plateforme de vente de produits de seconde main, qui a banni 27 marques d'"ultra fast fashion" (SheIn, Topshop, etc.) "à l'aube du Black Friday", laissant filer 5% de son catalogue.
Certaines marques effrayées par les risques du boycott
Un engagement salué par les associations, et notamment Extinction Rébellion (XR), qui se "réjouit" de cette "étape franchie dans le regard que porte la société sur le Black Friday", a déclaré Isabelle, alias MegaPinthea, de XR.
"Le fait de communiquer sur ce boycott est aussi un argument de vente pour les enseignes, il est donc loin de favoriser la sobriété, mais il participe d’une prise de conscience", a toutefois nuancé la militante.
Ce boycott est bien accueilli par une partie des consommateurs français, qui affirment "acheter quand il y a besoin", et refuser l'évènement pour des motifs éthiques.
Cependant, certaines marques subissent une conjoncture économique difficile, et semblent plus réticentes à jouer au "jeu dangereux" du boycott cette année, analyse Edouard Nattée, fondateur et président de Fox Intelligence par NielsenIQ, panel de consommateurs sur le commerce en ligne.
"En 2020 et 2021, on était dans un contexte d'e-commerce absolument dingue, avec des chiffres anormaux (…) et des limites sur les stocks", alors qu'en 2022, c'est le contraire, explique-t-il. "Cette année, c'est plus dur pour tout le monde, (…) plus dur de prendre de (telles) décisions", conclut-il.
*Étude de l'institut Harris Interactive co-financée par la MAIF et le collectif Green Friday.
6 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer